Gabon : à quand de réel accompagnement pour les enfants autistes ? 

Au Gabon, la situation des enfants autistes demeure particulièrement délicate. La méconnaissance du trouble et la stigmatisation persistante au sein de nombreuses familles compliquent considérablement leur prise en charge. Beaucoup de parents, faute d’informations et de soutien, interprètent encore l’autisme comme un problème passager, une mauvaise attitude ou parfois même une « malédiction ». Cette perception erronée entraîne non seulement un retard dans le diagnostic, mais aussi un isolement affectif et social de l’enfant.

L’autisme, ou trouble du spectre autistique, est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la communication, les interactions sociales et le comportement. Il ne s’agit ni d’une maladie contagieuse ni d’un handicap intellectuel systématique. Les enfants autistes perçoivent le monde différemment et ont souvent des difficultés à décoder les codes sociaux, à gérer leurs émotions ou à communiquer verbalement. Avec un accompagnement adapté et précoce, ils peuvent pourtant progresser, développer leurs capacités et s’épanouir.

Un manque criant de structures spécialisées au Gabon

L’un des défis majeurs reste le manque de structures spécialisées capables d’assurer un encadrement adéquat. Les écoles inclusives sont encore trop peu nombreuses, les professionnels formés en autisme notamment les orthophonistes, psychologues, éducateurs spécialisés sont insuffisants, et le coût des consultations privées demeure inaccessible pour de nombreuses familles. Cette pénurie de centres adaptés entrave l’évolution des enfants autistes, qui se retrouvent souvent sans suivi ou dans des environnements scolaires non adaptés à leurs besoins spécifiques.

Il est urgent que les autorités gabonaises renforcent les politiques publiques dédiées à la prise en charge de l’autisme. Cela passe par la création de centres spécialisés, la formation de professionnels, la sensibilisation des familles et l’inclusion scolaire réelle. L’État doit garantir à ces enfants le droit fondamental à un accompagnement digne, adapté et accessible. Améliorer la prise en charge de l’autisme, c’est offrir à chaque enfant la possibilité de réaliser son potentiel et de trouver pleinement sa place dans la société.