Transformation du manganèse : le Gabon amorce sa révolution industrielle

À l’horizon 2029, le Gabon ne se contentera plus d’extraire du manganèse. Il entend désormais le transformer intégralement sur son sol, affirmant ainsi une volonté claire de souveraineté économique et industrielle. Une ambition historique qui engage l’État et les opérateurs dans un tournant stratégique sans précédent.
Réunis le 9 juillet 2025 à l’initiative du ministère des Mines, les représentants des ministères sectoriels et des entreprises minières ont entamé les travaux de structuration d’une Commission technique multisectorielle. Objectif : poser les fondations d’un écosystème industriel cohérent, capable de coordonner les politiques publiques et les impératifs de transformation locale.
Cap sur la valeur ajoutée locale
Classé parmi les plus grands producteurs de manganèse au monde, le Gabon n’entend plus se contenter de jouer les pourvoyeurs de matières premières. Il s’agit désormais de capturer la chaîne de valeur, en transformant sur place un minerai jusqu’ici exporté à l’état brut.
Les discussions ont permis de poser les bases d’une stratégie commune entre État et industriels afin d’harmoniser les objectifs, mutualiser les efforts et garantir un impact réel sur l’économie locale. La transformation du manganèse ne sera plus une option mais une exigence nationale.
Un levier pour la jeunesse et le tissu productif
Au-delà du secteur extractif, ce virage industriel ambitionne de créer massivement des emplois qualifiés, renforcer les compétences locales et stimuler une nouvelle génération d’industries manufacturières. C’est tout l’écosystème économique gabonais qui est appelé à se structurer autour de cette filière stratégique.
À terme, la transformation locale du manganèse doit faire émerger un “Made in Gabon” industriel, attractif pour les investisseurs et source de fierté nationale. Mais pour y parvenir, il faudra plus que des discours : une mobilisation transversale, une rigueur d’exécution, et un leadership capable de fédérer.
Un pari national à ne pas rater
Ce projet n’est pas simplement industriel. Il est politique, économique et générationnel. Il impose une vision claire, des mécanismes de pilotage robustes, et une volonté ferme d’en finir avec la dépendance aux exportations brutes. L’heure n’est plus aux incantations, mais à l’action concertée et mesurable.
Le Gabon a rendez-vous avec son destin industriel. Et cette fois, il ne s’agit plus de rater le train. Il s’agit de le conduire.
GMT TV