Gabon: Nkouma Emane se paie-t-il la tête d’Ali Bongo?
« Poudre de perlimpinpin ». Cette expression qui fait référence aux diverses poudres vendues jadis par des bonimenteurs et charlatans, qui les présentaient comme guérissant toutes sortes de maux, alors qu’elles n’avaient aucun effet bénéfique sied bien aux actions menées ce lundi 08 mai 2023 par le ministre des Travaux publics Toussaint Nkouma Emane. Attendu sur la problématique de la réhabilitation de plusieurs axes routiers à l’intérieur du pays, qui constituent un véritable calvaire pour les populations, le membre du gouvernement semble avoir décidé de faire dans le saupoudrage au lieu de s’attaquer à cette situation qui devient presque intenable.
En effet, c’est à coup de renfort médiatique que Toussaint Nkouma Émane, accompagné de son ministre délégué, Emmanuel Eyeghe Nze et du directeur général de la société Socoba EDTPL Claude Baloche, a procédé à une visite d’inspection sur les 2 axes, 2 fois 2 voies, du Boulevard triomphal. Il était question lors de cette descente de s’imprégner de l’avancée de ce chantier routier pour lequel les travaux sont à l’arrêt depuis plusieurs mois.
Une visite de Nkouma Emane au Boulevard triomphal en trompe l’oeil
Si lors de cette visite Toussaint Nkouma Emane s’est autosatisfait du taux de réalisation des travaux qui, selon Socoba EDTPL serait à plus de 95%, l’opinion se questionne sur le choix simpliste de cette descente qui ne constituait pas une urgence. Et pour cause, depuis plusieurs mois les réseaux sociaux croulent de dénonciations sur l’état déliquescent de plusieurs axes routiers notamment à l’intérieur du pays où le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba éffectue depuis peu une tournée.
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On peut citer entre autres localités désormais abandonnées par le ministère des Travaux publics les villes de Mbigou, Medouneu, Minvoul, Yeno, Kougouleu, Malinga, Popa, Okondja, Moulengui Bindza, Moabi ou encore Iboundji. Des insuffisances que reconnaît le premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze dans son bilan des 100 jours, où il évoque « l’enclavement prononcé du milieu rural, causé par l’impraticabilité des routes départementales et cantonales ». Ce dernier ne manque pas d’ailleurs de préciser qu’aucune action n’a été menée au cours de cette période par le ministère de tutelle.
Nkouma Emane fait fie des instructions de Bilie-By-Nze
Pis, alors que lors de sa déclaration de politique générale le chef du gouvernement avait « demandé au Ministre des Travaux publics d’élaborer un programme d’urgence en vue de la reprise, sans délai, des travaux d’entretien des routes en terre », le constat est sans équivoque sur le terrain. Une posture aux allures de défiance qui laisse croire à une incapacité de Toussaint Nkouma Émane à traduire en acte la politique du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba pour qui relier les chefs-lieux de provinces et de départements les uns aux autres est un vœu des plus ardents, le ministère en charge des Infrastructures étant désormais en charge de la connexion des territoires.
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Aussi, à quelques mois de l’élection présidentielle, cette impuissance affichée par le gouvernement sur l’impraticabilité du réseaux routier pourrait constituer un handicap pour le président sortant Ali Bongo Ondimba qui est interpellé aux 4 coins du pays à l’instar de Medouneu où les populations avaient donné le ton lors d’une manifestation en scandant des slogans tels que « Medouneu coupé du reste du Gabon », « pas de route, pas de vote à Medouneu ».