Taxe d’habitation : Ndong Obiang recadre le débat sur la toile
Alors que la Taxe forfaitaire d’habitation (TFH) continue d’enflammer la toile gabonaise, le ministre de la Réforme de l’État, François Ndong Obiang, est monté au créneau pour recadrer le débat. Refusant la dramatisation et les procès d’intention, il invite les citoyens à attendre le texte définitif issu du Parlement, tout en défendant une réforme pensée comme un acte de citoyenneté urbaine et non comme une sanction fiscale.
Une polémique numérique jugée classique et universelle. La vive agitation observée sur les réseaux sociaux autour de la TFH n’a rien d’exceptionnel, estime François Ndong Obiang. Pour le ministre, il s’agit d’un phénomène universel, presque mécanique, dès lors qu’un impôt est évoqué dans l’espace public. « Lorsqu’une réforme fiscale est annoncée, sous tous les cieux, elle suscite des bruits, des commentaires, des analyses parfois excessives », a-t-il rappelé, relativisant l’embrasement de la toile gabonaise.
Selon lui, une partie des réactions repose davantage sur des interprétations hâtives que sur la réalité du projet en discussion. D’où son appel à la retenue, dans un contexte où le processus législatif n’est pas encore arrivé à son terme.
Une taxe forfaitaire, pensée contre les excès et les abus
Au cœur de la défense gouvernementale, un argument central : la TFH est forfaitaire, volontairement déconnectée de calculs complexes ou de mécanismes techniques susceptibles de générer des montants excessifs. « Le chef de l’État a pris le soin de ne pas soumettre cette taxe à des calculs savants qui auraient conduit à des prix élevés », a insisté François Ndong Obiang.
Pour l’exécutif, cette option traduit une volonté politique claire : instaurer une contribution lisible, maîtrisée et socialement soutenable, loin des impôts jugés opaques ou confiscatoires.
La citoyenneté urbaine comme fondement de la réforme
Au-delà de l’aspect fiscal, le ministre replace la TFH dans une vision plus large : celle d’une citoyenneté urbaine assumée. Vivre en ville, rappelle-t-il, implique des exigences collectives : éclairage public, routes praticables, propreté, proximité des écoles, sécurité des déplacements quotidiens.
« Quand on vit en ville, il y a des exigences. Pouvoir envoyer un enfant à l’école située à 800 mètres ou à un kilomètre, sans devoir prendre un véhicule, c’est aussi cela, le cadre de vie que nous voulons améliorer », a-t-il expliqué, liant directement la contribution fiscale à des bénéfices concrets pour les populations.
« Attendre le Parlement » : un appel clair à la patience démocratique
Face aux interprétations parfois alarmistes circulant en ligne, François Ndong Obiang a tenu à rappeler un principe fondamental : le Parlement n’a pas encore tranché.
Le texte définitif, ses modalités et son éventuelle mise en œuvre restent suspendus au débat parlementaire. « Il serait loisible, et même conseillé, à tous les narrateurs de la toile de prendre patience et d’attendre le texte définitif pour voir ce qui sortira du Parlement », a-t-il martelé, rejetant l’idée d’une décision déjà figée.
Dans cette phase, le ministre reconnaît l’existence d’échanges et d’ajustements, mais récuse toute logique de passage en force. Pour lui, la séquence actuelle relève du travail institutionnel normal, loin des fantasmes alimentés sur les réseaux sociaux.
Une réforme présentée comme un travail d’État, pas une improvisation
En filigrane, François Ndong Obiang défend une méthode : celle d’un travail structuré de l’État, fondé sur les chiffres, les équilibres budgétaires et la responsabilité collective. « Il n’y a pas de marchandage, c’est un travail. Et il n’y a que les comptes, rien d’autre », a-t-il conclu, soulignant que la réforme s’inscrit dans une logique de rationalisation de l’action publique.
Alors que le débat reste vif dans l’opinion, l’exécutif tente ainsi de reprendre la main sur le récit, en opposant au tumulte numérique le temps long de la décision parlementaire. Reste à savoir si cet appel à la patience suffira à apaiser une opinion publique déjà éprouvée par les tensions sociales et le coût de la vie.








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