Gabon : les enseignants en grève de trois jours pour exiger le paiement des vacations
Le SYNETECPRO et le SENA ont décrété un arrêt de travail du 10 au 12 décembre 2025 afin d’exiger le paiement des vacations et de plusieurs droits statutaires restés impayés. Lors d’une conférence conjointe, les syndicats ont dénoncé des manquements persistants de l’État et exigé des réponses concrètes.
À Libreville, le climat social dans l’éducation nationale s’est de nouveau tendu. Le Syndicat national de l’enseignement technique et professionnel (SYNETECPRO) et le Syndicat de l’éducation nationale (SENA) ont annoncé, mardi 9 décembre 2025, un arrêt de travail de trois jours, prévu du 10 au 12 décembre. Un mouvement présenté comme l’ultime recours face à l’inaction persistante du gouvernement sur les vacations impayées.
Lors de la conférence conjointe organisée au siège du SENA, les leaders syndicaux ont dénoncé une situation qu’ils qualifient de « scandaleuse ». « Nous ne demandons pas des milliards, nous réclamons simplement ce qui nous revient de droit », ont-ils rappelé, évoquant les révélations sur la mauvaise gestion des fonds publics mises à nu lors de récents procès.
Des vacations impayées, source d’un conflit récurrent
Les vacations, rémunérations dues pour la surveillance et la correction des examens officiels, restent impayées depuis plusieurs années. Les enseignants du technique comme du général dénoncent une accumulation de dettes que les autorités n’ont jamais sérieusement résorbée, entraînant une succession de grèves devenues presque rituelles.
Pour les syndicats, cette situation prouve l’absence de volonté politique de régulariser un droit élémentaire. Chaque année scolaire, rappellent-ils, commence et s’achève dans le flou quant au paiement de ces primes pourtant prévues par les textes.
Classes saturées et équipements obsolètes : un système qui s’effrite
Outre la question des vacations, les enseignants exigent la construction urgente de salles de classe dans le secteur technique et professionnel. Les effectifs pléthoriques y rendent l’enseignement « quasi impossible », selon les syndicats, qui décrivent des classes à plus de 80 élèves, parfois sans matériel adapté.
Le constat est tout aussi alarmant sur le plan pédagogique. « Le matériel actuel est obsolète et certains équipements ne sont plus utilisés depuis des décennies », ont-ils dénoncé, pointant la contradiction entre les ambitions affichées de formation professionnelle et la réalité des outils mis à disposition.
Un appel au gouvernement avant une radicalisation du mouvement
Au-delà des revendications matérielles, les syndicats exigent une amélioration globale des conditions de travail, ainsi qu’une reconnaissance institutionnelle du rôle essentiel des enseignants dans le développement du pays. Ils affirment rester ouverts au dialogue mais préviennent que leur patience a des limites.
Alors que l’ensemble du secteur éducatif attend une réaction rapide du gouvernement, ce mouvement marque un tournant. La détermination affichée par le SENA et le SYNETECPRO laisse présager un durcissement si aucune solution n’émerge. « Nous sommes prêts à défendre, hors des salles de classe, ce qui nous revient de droit », ont-ils conclu.
Un signal fort envoyé à l’État : l’éducation ne peut plus attendre
Cette grève nationale intervient dans un contexte où les dysfonctionnements de l’école gabonaise s’accumulent : manque d’enseignants, salaires en retard, infrastructures délabrées, classes saturées. Pour les syndicats, le message est clair : il est temps que l’État accorde à l’éducation la priorité qu’elle mérite.
La suite dépend désormais de la capacité du gouvernement à apporter des réponses immédiates et crédibles, faute de quoi le secteur pourrait entrer dans une période de tensions prolongées.








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