Suisse : l’État gabonais condamné à payer 52 milliards pour les escapades en jet privé du Clan Bongo
Malgré son éviction du pouvoir par les militaires le 30 août 2023, les dérapages financiers du Régime Bongo continuent de hanter l’avenir des gabonais. La preuve avec l’information relayée le 11 avril dernier par le journal Africa Intelligence faisant état de la condamnation en Suisse de l’Etat gabonais pour des factures impayées pour les escapades en jet privé de la famille Bongo soit une ardoise de plus de 52 milliards de FCFA.
Selon Africa Intelligence, les faits remonteraient entre 2006 et 2010 et impliqueraient des membres du gouvernement de l’époque et conseillers du président Omar Bongo dont sa fille Pascaline Bongo. Saisi par le courtier en aviation d’affaires suisse Travcon, aujourd’hui en faillite, la plainte devant le tribunal cantonal de Saint-Gall est désormais assurée par la société Whitewell qui a repris la créance de Travcon dans la procédure contre la République gabonaise.
Les dérives financières du clan Bongo à l’origine de la condamnation du Gabon
A cette période, les collaborateurs de l’ex-président gabonais Omar Bongo Ondimba avaient multiplié les déplacements « avec un goût prononcé pour Miami, Los Angeles ou encore Las Vegas, les capitales européennes et les Maldives ». D’ailleurs, le journal Le Monde retrace de manière détaillée les villégiatures de dame Pascaline Bongo. On apprend par exemple qu’en 2008 elle avait organisé plusieurs voyages en jet privé, Gulfstream G555, partant de Los Angeles, fait escale à Orlando puis sur la côte d’Azur, à Nice, d’où il repart pour Libreville avant de revenir sur Paris et ramener ses passagers à Los Angeles. Coût du trajet : 386 millions de FCFA.
Des escapades réalisées au frais de l’Etat qui auraient coûté la bagatelle somme de 90 millions de dollars, environ 55 milliards de FCFA. Il faut dire que ces dérapages princiers menacent désormais les parts de l’État gabonais dans TotalEnergies. « Libreville vient d’être condamné en appel et risque donc des saisies d’actifs stratégiques, tels que sa participation au capital de la filiale locale du groupe pétrolier français TotalEnergies », révèle Africa Intelligence. Malgré le recours devant le Tribunal fédéral suisse par l’Etat gabonais, la décision aurait déjà eu des conséquences pour le Gabon car privé des dividendes votés lors de l’assemblée générale du 31 mai 2023, ainsi que de ceux qui seront décidés en 2024.