Stéphane Bonda : la fouille des électeurs «n’est pas prévue par la loi»
Le Conseil gabonais des élections (CGE) tenait le lundi 17 juillet 2023 une conférence de presse. Interrogé sur la possibilité de mettre en place des contrôles à la sortie des bureaux de vote, afin de répondre aux inquiétudes d’achat de vote formulées par les oppositions, Michel Stéphane Bonda son président, s’est contenté de rappeler que le code électoral ne prévoit pas une telle possibilité.
Le président du CGE, Michel Stéphane Bonda répondait le lundi 17 juillet, au cours d’une conférence de presse, à la question du mécanisme de contrôle visant à lutter contre les achats de vote, suite à la réforme du Code électoral. Visiblement, le chef de cette institution n’envisage pas la fouille des électeurs. Selon lui, une telle mesure ne répond à aucune disposition du Code électoral.
Un doute persistant autre de la proposition de Stéphane Bonda
Le CGE prévoit de mettre à disposition une poubelle au sein de chaque isoloir, qui servirait de collecte des bulletins n’ayant pas été choisis par les électeurs. Une conséquence directe de la disparition des enveloppes accolées. Cependant, aucun mécanisme contraignant n’est prévu pour s’assurer qu’aucun électeur ne sorte du bureau avec ses bulletins.
En réponse, l’organe indépendant se contente de la présence des scrutateurs mais qui ne disposent d’aucun pouvoir contraignant, et d’une réponse évasive « les citoyens gabonais sont suffisamment responsables. Ne leur prêtez pas des comportements qu’ils n’ont pas ». Une déclaration pour le moins déconcertante qui risque de faire sauter de leur siège les oppositions.
Un pied de nez aux Accords d’Arambo
A la suite des protestations nées à la faveur des élections présidentielles de 1998, donnant Omar Bongo Ondimba vainqueur face à Pierre Mamboundou Mamboundou, la classe politique dans son ensemble a mis en place un cadre de discussion donnant lieu aux « Accords d’Arambo ». Les oppositions dénonçaient à l’époque le bourrage des urnes, le clientélisme et les achats des votes.
Ces accords donnèrent lieu entre autres à l’instauration de la biométrie, à l’obligation de remise des procès verbaux aux représentants de candidats dans chaque bureau de vote, à la mise en place des enveloppes accolées. Avec la modification des dispositions du code électoral, deux de ces acquis ont sauté, avec eux le risque d’un retour aux travers du passé.