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Gabon : vers l’exclusion du PDG du Dialogue national

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C’est la tournure logique que devrait prendre l’affaire intestine entre le bureau « illégal » du Parti démocratique gabonais (PDG) et les légalistes incarnés par Me Francis Nkea Ndzigue après la saisine de la Cour Constitutionnelle. En effet, appelée à lire le droit et à faire respecter les libertés publiques, la haute juridiction est dans l’obligation de suspendre les activités de l’équipe de ce parti conduit par Paul Biyoghe Mba, Alain-Claude Bilie-By-Nze et Cie et ce, jusqu’à la décision. De quoi rendre impossible leur participation au dialogue national.

Et si la refonte des institutions et la définition de la vision du Gabon se faisaient sans le PDG ? C’est l’hypothèse la plus plausible avec le feuilleton judiciaire initié par l’expérimenté homme de lois, par ailleurs membre du Bureau politique dudit parti, Me Francis Nkea Ndzigue. Et pour cause, l’avocat au Barreau du Gabon, légaliste dans sa démarche, a annoncé avoir introduit une requête devant la Cour Constitutionnelle aux fins d’annulation de la décision portant nouvel organigramme provisoire de cette formation politique. 

Une guerre interne aux effets salvateurs et pervers pour le PDG

Pour la frange légaliste du Parti démocratique gabonais, le fait de dénoncer le tripatouillage orchestré par un groupuscule d’épris de pouvoirs vise à s’interroger sur qui tire les ficelles dans l’ombre. « On ne sait pas qui a pu procéder à ces nominations et sur quelle base juridique ce nouvel organigramme a pu être conçu ainsi que les décisions subséquentes », a relevé l’un des principaux rédacteurs des statuts du PDG. Non sans manquer de préciser que « pour la première formation politique de notre pays, il est temps de montrer l’exemple. L’urgence ne justifie pas ces atteintes ».

Et ce, d’autant plus que les statuts du PDG en l’occurrence les articles 31 et suivants ne prévoient pas une gestion en catimini du parti pour asseoir des intérêts personnels. A contraint, il est exigé la tenue d’un Congrès qui réunit tous les militants pour procéder à la modification des membres du secrétariat exécutif. Face à cette forfaiture, la Cour Constitutionnelle pourrait donner suite à l’annulation de la décision du 7 mars 2024 en renvoyant les parties à leurs statuts. Ainsi donc, à la tenue du congrès qui ne devrait pas avoir lieu avant fin avril soit 60 jours au moins ou 180 jours au plus. Les organisateurs du dialogue national devraient donc composer sans le PDG qui serait en incapacité de se faire représenter.

La Cour Constitutionnelle à l’épreuve de son indépendance


Présentée comme la Tour de Pise par le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema pour sa tendance à faire allégeance aux aspirations du parti au pouvoir plutôt qu’à lire le droit, la Cour Constitutionnelle sous Dieudonné Aba’A Owono devrait logiquement donner raison à Me Francis Nkea Ndzigue contre « lesmagouilles » en cours au sein du PDG et dissoudre l’organigramme illégal établi. Pour le membre du Bureau politique, sa requête a pour but « de faire constater ces agissements (violation des statuts du PDG, NDLR) et de prendre toutes ses dispositions, d’agir et de procéder si possible à la dissolution ». Le dénouement est attendu.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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