SEEG : deux plaintes contre X déposées dans l’affaire du détournement des tickets Edan
La direction générale de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a communiqué ce 14 août 2024 sur l’affaire du système de détournement des tickets Edan détecté par la nouvelle équipe dirigeante. Au terme d’un Conseil d’administration extraordinaire qui a duré plus d’une heure et demi, le Directeur général de la SEEG, Joël Lehman Sandoungout, accompagné de l’Avocat de l’entreprise, Maître Anges Kevin Nzigou et des représentants du CTRI, sont apparus devant les caméras afin d’édifier l’opinion sur cette affaire.
La sortie publique de la Société d’énergie et d’eau du Gabon a permis d’en savoir un peu plus sur ce vaste système de détournement qui a emputé l’entreprise d’Etat d’une part importante de son chiffre d’affaires. Une situation prise très au sérieux par la société déjà en proie à de nombreux défis liés entre autres à la mauvaise gouvernance des équipes qui s’y sont succédées avant le 30 août 2023.
Des agents de la SEEG entendus à la DGR et des enquêtes toujours en cours
Le Directeur général de la SEEG a donc confirmé ce 14 août les informations relayées sur les réseaux sociaux et par la presse, faisant état d’un vaste système de détournement de tickets Edan via un dispositif parallèle non autorisé. « Il y a un scandale qui agite la SEEG concernant le pyratage de notre système informatique (…). Les agents affectés par le CTRI à la SEEG ont mené des enquêtes sur plusieurs semaines, et ont découvert des serveurs pirates au sein de la SEEG », a déclaré Joël Lehman Sandoungout.
Selon Maître Anges Kevin Nzigou, « l’attention de la direction générale a été attirée par l’augmentation anormale du nombre d’abonnés SEEG sans une corrélation avec une hausse des revenus. Cette anomalie a révélé l’existence d’une fraude massive, où les tickets EDAN étaient détournés par un système parallèle non autorisé ». En effet, les enquêtes ont mis en lumière « l’existence d’un générateur de tickets autonome, exploité en dehors du système officiel de la SEEG », poursuit l’avocat de l’entreprise d’Etat. Il faut dire que les perquisitions menées ont conduit à l’interpellation d’agents de la SEEG, toujours entendus par les services de la Direction générale des recherches (DGR).
Plusieurs mesures préventives prises et des plaintes déposées
Si l’ampleur des dommages de ce « scandale » continue d’être évaluée, l’entreprise note déjà une perte de revenus, une mise en danger des données à caractère personnel des clients, l’exposition de l’entreprise à des cyberattaques, entre autres. C’est pourquoi, dans l’immédiat, un « blocage d’accès au système informatique » a été décidé, mais aussi la multiplication par la SEEG de ses propres points de vente, afin de limiter la dépendance aux partenaires.
Au plan juridique, une plainte contre X a été déposée depuis le 9 août 2024 pour vol, détournement et cybercriminalité. En outre, la direction générale de la SEEG a indiqué qu’elle envisage de « saisir le tribunal du Commerce en référé afin d’ordonner un audit indépendant des systèmes de gestion des tickets Edan ». Si Maître Anges Kevin Nzigou a indiqué que les présumés responsables de cette fraude « commencent à se manifester », il a tout aussi révélé le caractère sensible qu’est en train de prendre cette opération. Nous y reviendrons !