Satram EGCA : entre la fin de l’imposture de Mustapha Aziz et la reprise en main de l’entreprise !
Après 9 ans d’une bataille judiciaire sans précédent, l’affaire Satram EGCA, entreprise fondée par feu Lahcen Jakhoukh vient de connaître enfin son épilogue. Faisant suite à la décision prise, le 22 avril 2024, par le Tribunal de première instance de Port-Gentil qui a déclaré « exécutoire au Gabon, l’arrêt rendu par la Cour d’appel de Paris le 13 décembre 2023 », un huissier de justice, accompagné des agents de force de l’ordre, réquisitionné sur instruction du parquet, ont procédé à sa mise œuvre. Une descente suivie d’une rencontre entre le nouveau directoire et l’ensemble du personnel afin de rassurer ces derniers sur la poursuite de l’activité de l’entreprise.
Confronté depuis plusieurs années à des difficultés financières et managériales consécutives au feuilleton judiciaire impliquant celui qui se présentait comme le président du conseil d’administration dudit groupe Moustapha Aziz, la Société d’acconage et de transport maritime voit peu à peu son ciel s’éclaircir. Un ouf de soulagement pour les employés rendu possible après la décision de la justice gabonaise d’ordonner la mise en œuvre d’un exequatur de l’arrêt rendu en dernier ressort par le pôle 3, chambre 1 de la Cour d’appel de Paris.
En effet, à travers son jugement, la haute juridiction française avait confirmé la décision du tribunal judiciaire de Paris qui avait déclaré recevable les demandes formulées par la famille feu Lahcen Jakhoukh, annulant de facto le testament querellé qui faisait de Mustapha Aziz le légataire du fondateur du Groupe Satram. Une roublardise frappée du sceau du faux et usage de faux en écriture publique qui avait permis à ce dernier d’accaparer la gestion des entreprises du groupe. La décision rendue en premier ressort par le Tribunal de première instance de Port-Gentil, puis par la Cour d’appel en dernier ressort sonne donc le glas de cette usurpation et constitue un motif d’espoir pour les employés.
Fin de la bataille judiciaire à Satram
D’ailleurs, à la suite de la reprise en main de Satram EGCA et de la SCI Ebiara, une délégation du nouveau directoire conduite par le président du Conseil d’administration Tarik Jakhoukh et du nouveau directeur général Olivier Nzue ont tenu à échanger avec le personnel. Occasion pour le nouveau top management de rassurer non seulement sur la poursuite de l’activité, mais aussi quant à la prise en compte de leurs attentes après des années de calvaire qui aura malheureusement vu certains de leurs collègues passés dans l’au-delà.
Il faut dire que cette étape qui suscite espoir désormais, est le fruit de plusieurs années de combat d’une part de la famille de feu Lahcen Jakhoukh et d’autre part des employés qui, malgré une gestion approximative des personnalités à la tête des entreprises, ont maintenu à flot ce fleuron de l’économie nationale. Une mention spéciale pourrait être aussi décernée aux magistrats gabonais, notamment au président du Tribunal de première instance de Port-Gentil Cyrille Lasseby Mvoulabelly et le 1er président de la Cour d’appel Constantin Ngouali Moueli qui, en lisant le droit au nom du peuple gabonais, ont permis de rendre la dignité aux acteurs lésés de cette saga judiciaire.