Santé: l’Espagne veut instaurer le congé menstruel en cas de règles douloureuses
Une première en Europe et dans le monde. En effet, la coalition de gauche au pouvoir en Espagne a approuvé, le mardi 17 mai dernier, un projet de loi visant à renforcer le droit à l’avortement, en faisant de celui-ci, le premier pays d’Europe à proposer un congé payé financé par l’État aux femmes souffrant de règles douloureuses. Il instaurerait aussi le droit pour les mineures de plus de 16 ans de pouvoir avorter sans autorisation parentale.
Selon la correspondante de France 24 à Madrid, Céline Schmitt, « Concrètement une femme souffrant de douleurs de règles invalidantes, comme des crampes très douloureuse et des nausées pourra demander à bénéficier de ce congé 100 % pris en charge par l’État, à condition de valider cette demande par son médecin » a-t-elle déclaré.
Ainsi le gouvernement espagnol dirigé par les socialistes espère mettre fin au tabou de la menstruation au travail. Il prévoit aussi de garantir l’accès à l’avortement dans tout le pays pour les mineurs de plus de 16 ans. La nouvelle loi, si elle est adoptée, permettra aux mineures de plus de 16 ans d’avorter sans autorisation parentale et supprimera le délai de réflexion de trois jours obligatoire avant de pratiquer un avortement.
Le projet ne s’arrête pas là, il prévoit également un congé payé pour les femmes enceintes à partir de la 39ème semaine de grossesse et garantit la distribution de produits d’hygiène menstruelle gratuits dans les institutions publiques. Ledit texte stipule également que la gestation pour autrui (GPA), illégale en Espagne, est une forme de violence à l’égard des femmes.
Si le projet de loi a suscité un débat en Espagne, au sein même de la coalition de gauche au pouvoir et entre syndicats, sur la question de savoir si un congé menstruel rémunéré aiderait ou nuirait aux femmes sur leur lieu de travail. Certains craignent une discrimination à l’embauche en défaveur des femmes accentuée par cette mesure. Il faut dire que ces projets suscitent néanmoins plusieurs interrogations sachant que la plupart des lois adoptées en occident finissent par trouver un intérêt chez le législateur gabonais.
Esther Kengue