Élections 2025 : Anges Kevin Nzigou fustige «une démocratie piétinée par le non-respect de la loi»

Invité de la nuit électorale sur Gabon Première, samedi 27 septembre 2025, le président du Front pour la Démocratie et la Souveraineté (FDS), Anges Kevin Nzigou, a livré une analyse sévère du processus électoral en cours. Entre contestation du rôle de la Cour constitutionnelle et dénonciation du non-respect des règles élémentaires, l’avocat et homme politique a dénoncé une élection marquée par « la confusion et la manipulation ».
« On ne peut pas accepter qu’une juridiction réécrive la loi ». Dans un ton ferme, Anges Kevin Nzigou est revenu sur la décision controversée relative à la signature des bulletins de vote. « Je vois une note du ministère de l’Intérieur qui nous dit, sur avis de la Cour constitutionnelle, ‘On ne signe plus les bulletins’. Mais la loi dit qu’on signe. Il n’appartient pas à la Cour constitutionnelle de mettre une parenthèse à la loi », a-t-il martelé, rappelant que « la loi émane du peuple » et qu’aucune autorité judiciaire ou administrative ne saurait la réécrire.
Pour lui, c’est là le cœur du problème : une démocratie qui vacille chaque fois que les institutions s’autorisent des entorses au droit. « Si la loi dit qu’on commence à 7h, on commence à 7h. S’il y a une difficulté, on en tire les conséquences. Mais on ne peut pas dire que certains bulletins sont signés, d’autres pas », a insisté le président du FDS.
Une crise de confiance démocratique
Au-delà de la question technique, Anges Kevin Nzigou a tiré la sonnette d’alarme sur l’effondrement de la confiance populaire. « On ne doit pas négliger le fait que 8 Gabonais sur 10 s’abstiennent de voter. Voir 31 voix, j’ai honte. Parce que nos compatriotes ne croient plus en ce qu’on fait », a-t-il reconnu. Pour lui, la mission du chef de l’État est claire : « redonner confiance aux Gabonais dans la chose politique ».
« L’UDB a échoué »
Enfin, dans une pique directe au parti présidentiel, il a estimé que « l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) a échoué en mettant les PDGistes dans ses rangs », dénonçant un recyclage politique contraire à la promesse de rupture. « Si nous voulons bâtir une véritable démocratie, nous devons commencer par respecter le droit et les citoyens », a conclu Anges Kevin Nzigou.
GMT TV