Sahel : les chefs d’État de l’AES en conclave stratégique à Bamako
Les chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger tiennent depuis ce lundi 22 décembre 2025 à Bamako la deuxième session du Collège des chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES). Un sommet stratégique destiné à évaluer les premiers acquis de cette alliance née il y a moins d’un an et à tracer les perspectives sécuritaires, diplomatiques et économiques de l’espace sahélien.
Réunis sur deux jours dans la capitale malienne, les dirigeants des trois pays membres de la Confédération des États du Sahel (AES) poursuivent la consolidation d’un projet politique et stratégique inédit en Afrique de l’Ouest. Cette deuxième session du Collège des chefs d’État intervient après la toute première session confédérale du Conseil des ministres, tenue le 20 décembre dernier.
Selon le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, ce sommet constitue une étape essentielle pour dresser un premier bilan de la jeune confédération. « Nous allons soumettre à l’appréciation de nos chefs d’État les acquis enregistrés en une année. Et ils sont nombreux », a-t-il indiqué, soulignant le caractère structurant de cette rencontre.
Un espace militaire unifié face aux défis sécuritaires
Sur le volet Défense et Sécurité, l’AES affirme avoir franchi un cap décisif. Les trois États ont acté la reconnaissance de l’espace confédéral Mali–Burkina Faso–Niger comme un théâtre unique d’opérations militaires. Une décision stratégique qui permet désormais des opérations conjointes coordonnées entre les armées des trois pays, dans un contexte marqué par la persistance de la menace terroriste et des défis sécuritaires transfrontaliers.
Cette mutualisation des moyens militaires s’inscrit dans la volonté des autorités sahéliennes de reprendre le contrôle de leur sécurité, en dehors des schémas classiques de coopération sécuritaire régionale ou internationale.
Une voix diplomatique plus audible
Sur le plan diplomatique, la Confédération des États du Sahel revendique une visibilité croissante sur la scène internationale. « L’AES parle désormais d’une seule voix », a insisté Abdoulaye Diop, évoquant une diplomatie confédérale plus cohérente et assumée, notamment dans les rapports avec les partenaires internationaux.
Cette approche vise à renforcer la souveraineté politique des États membres, tout en affirmant une position commune sur les grands dossiers régionaux et internationaux.
Développement : vers une Banque confédérale d’investissement
Au-delà des enjeux sécuritaires et diplomatiques, le sommet de Bamako ambitionne également de poser les bases d’un pilier économique solide. Parmi les acquis majeurs annoncés figure la création prochaine d’une Banque confédérale d’investissement, destinée à financer des projets structurants dans les trois pays.
Cette institution financière commune devrait constituer un levier central pour le développement économique, l’intégration régionale et la réduction de la dépendance aux financements extérieurs traditionnels.
Une étape charnière pour l’avenir de l’AES
Axée sur trois piliers fondamentaux – Défense et Sécurité, Diplomatie et Développement – cette deuxième session du Collège des chefs d’État apparaît comme une étape charnière dans la structuration institutionnelle de l’AES. Les décisions qui seront entérinées à Bamako, les 22 et 23 décembre 2025, devraient définir les orientations stratégiques et les perspectives de coopération de cette alliance sahélienne en pleine construction.
Dans un contexte régional instable, l’AES tente ainsi de s’imposer comme un nouvel acteur géopolitique, misant sur l’intégration, la souveraineté et la solidarité entre ses États membres.








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