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Gabon: Jean Rémy Yama radié «pour avoir perçu son salaire sans donner cours pendant 7 ans»

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On en sait un peu plus sur la radiation de la Fonction publique prononcée à l’encontre de Jean Rémy Yama qui n’a pas manqué de faire couler encre et salive. Selon ses états de service rendus publics par le Dr. Geremino Ella Eny, Chef de département de Physique, l’ancien Secrétaire général de Mbaya aurait perçu son salaire de manière constante alors même qu’il avait cessé de donner cours depuis 7 ans, en violation de l’alinéa 5 de l’article 152 de la loi 8/91.

4 mois après avoir été radié des effectifs de la Fonction publique pour cause d’abandon de poste sans motif réel, le cas du Pr. Jean Rémy Yama divise. Si les activistes et la société civile évoquent une chasse aux sorcières qui serait infondée contre le Président de la Dynamique unitaire (DU), la réalité semble tout autre. Des sources proches du dossier mettent en lumière les états de service de celui qui a, récemment, été accusé d’escroquerie et détournements de fonds publics.

En effet, soumis à un régime spécifique du temps où il occupait la fonction de Secrétaire général de l’Université des sciences et techniques de Masuku (USTM) avec seulement 87 heures l’année contre 175 en temps normal, l’enseignant chercheur aurait décidé de ne plus répondre à ses obligations en ne dispensant aucune heure entre 2015 et 2022. Soit 7 années durant lesquelles il a pourtant perçu son salaire. Rattrapé par ses turpitudes le 25 mars dernier. Comme quoi « l’oiseau oublie le piège, mais le piège n’oublie pas l’oiseau ».

Si le recteur de Mbaya n’a pas tenu à commenter cette affaire, plusieurs confrères de Jean Rémy Yama ont confié à la rédaction de Gabon Media Time (GMT) qu’ils auraient tenté de le convaincre de reprendre du service. Car selon eux, « l’État est doublement perdant dans cette affaire. Non seulement Yama est payé mais ne fait pas ses heures, en plus, comme ces cours ne sont pas dispensés, l’Etat paie des heures supplémentaires pour que d’autres professeurs dispensent ses cours », a-t-il déploré.

A cet effet, l’article 152 de la loi 8/91 en son alinéa 5 prévoit entre autres qu’en cas d’abandon de service sans motif valable pendant 3 mois, le mis en cause est de facto radié des effectifs de la fonction publique et ce,  sans consultation des organismes disciplinaires. En s’appuyant sur le rapport du Dr. Geremino Ella Eny, Chef de département de Physique de l’Université des sciences et techniques de Masuku, la radiation de Jean Rémy Yama est fondé en droit et ne souffre d’aucune contestation. 

Toutefois, le Snec persiste et signe que cette sanction a été prise en violation de l’article 10 du décret n°866 fixant le statut particulier des personnels enseignants de l’Enseignement supérieur qui exige la tenue préalable d’un conseil d’université. Or, selon les indiscrétions, le rectorat de l’USTM aurait décliné toute responsabilité en omettant de demander des comptes à leur enseignant qui continuerait de toucher allègrement son salaire, qui est un droit, mais sans remplir la tâche pour laquelle il est payé, son devoir. Toute chose qui aurait donc conduit le ministre de tutelle à saisir les plus hautes autorités pour cesser ce trouble manifeste.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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