René Aboghe Ella: «la dette du Gabon a progressé de 150% entre 2016 et 2020»
Le mercredi 22 mars dernier, le premier Président de la Cour des Comptes, René Aboghe Ella a procédé à la remise du rapport de contrôle de l’exécution des lois de finances, exercice 2020- au président de l’Assemblée nationale Faustin Boukoubi. Occasion pour le président de la haute juridiction financière de revenir sur le niveau d’endettement du pays qui a connu une hausse substantielle depuis quelques années soit 150% entre 2016 et 2020.
Au cours de cette séance qui s’est déroulée en présence des membres du bureau de la chambre basse du parlement, René Aboghe Ella est revenu sur les difficultés qui ont entravé la bonne gestion des finances publiques durant l’année 2020. Une rencontre qui s’est tenue conformément à l’article 48 de la Constitution et qui devrait permettre aux députés d’apprécier et d’analyser la régularité des opérations financières de l’Etat.
S’il a relevé que la loi de Finances initiale (LFI) s’était établie 3330,7 milliards de FCFA pour l’exercice 2020, la Loi de finances rectificatives avait arrêté le budget 2020 de l’Etat à 3047,1 milliards de FCFA, il n’a pas manqué d’exprimer l’inquiétude de la Cour des comptes sur le niveau d’endettement de l’Etat. « L’endettement de l’Etat du fait d’un recours constant à des ressources d’emprunt s’est établi au niveau record de 6 264,93 milliards de FCFA en 2020 alors que ce niveau n’était que de 4 093,6 milliards en 2016 soit une progression de plus de 150% entre ces deux dates », a indiqué René Aboghe Ella.
Il faut souligner qu’au cours de l’exercice 2020, le Gabon a explosé les critères de convergence communautaire en matière d’endettement en les situant à 78,3% contre 70%, seuil retenu par la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) mais le pays a amorcé une courbe descendante de son portefeuille d’emprunts à 65%. Pour l’année 2022, le Fond monétaire international (FMI) a annoncé que l’encours de la dette publique du Gabon devrait encore baisser à 52% du PIB, poursuivant ainsi sa trajectoire descendante à moyen terme.