Présidentielle Gabon 2023 : Ali Bongo promet de « mettre fin au gaspillage de l’argent public »
Après deux mandats marqués par des détournements massifs et ponctués par deux opérations de lutte contre la corruption dénommées mamba et scorpion, Ali Bongo Ondimba promet dans son nouveau programme de société, de « mettre fin au gaspillage de l’argent public ». Annonçant notamment une « consolidation du cadre de politique budgétaire et la promotion de la performance fiscale », celui qui promet sans cesse, entend désormais « limiter la fraude et l’inflation de la masse salariale ».
Alors que le pays a connu une « détérioration accélérée de son dispositif de lutte contre la corruption » entre 2012 et 2021 comme le souligne le dernier rapport de la fondation Mo Ibrahim et comme en témoignent d’ailleurs les nombreux scandales financiers qui ont émaillé la sphère politico-économique sur cette période avec notamment l’affaire Ngambia et ses 4 milliards de détournements, l’affaire Ngoubou et ses 5 milliards de FCFA et plus récemment les 80 milliards de FCFA de la GOC, Ali Bongo Ondimba, entend pour sa part y mettre fin.
Comme on peut le lire dans son nouveau programme de société, celui qui brigue un troisième mandat malgré la faiblesse de ses réalisations, entend désormais « mettre fin au gaspillage de l’argent public ». Comment compte-t-il y parvenir? En consolidant le cadre de politique budgétaire à travers la promotion de la performance fiscale, en limitant la fraude et l’inflation de la masse salariale en réduisant notamment les paiements en numéraire, mais également en se donnant les moyens de gérer les investissements publics. Rien que ça.
Seule ombre à ce tableau idyllique, la dégradation avancée des dispositifs anti corruption puisque selon l’index Mo Ibrahim le Gabon est 39ème en la matière à l’échelle du continent, mais également la corruption qui gangrène le secteur public, les institutions d’Etat et le dispositif de passation de marchés publics pour lequel le Gabon est l’un des pires sur le continent (44ème sur 52 pays). Il paraît donc difficile que l’actuel candidat de la majorité puisse atteindre cet objectif, tant il a lui-même contribué à la création de bon nombre de difficultés. A noter qu’il entend également réaligner l’administration pour « renforcer l’exemplarité, la redevabilité et l’efficacité » en plaçant « recettes et dépenses sous l’autorité d’un seul ministre ».