Présidentielle au Tchad : les principaux opposants à Mahamat Deby écartés
A un peu plus d’un mois de la présidentielle au Tchad, le général Mahamat Idriss Déby Itno apparaît plus que jamais comme le seul candidat en passe de l’emporter. C’est ce qui semble se dessiner à la suite de la décision du Conseil constitutionnel de ce 24 mars, qui a invalidé les dossiers de 10 opposants, dont deux pointures.
Après l’assaut contre le domicile du principal opposant au régime tchadien, Yaya Dillo Djérou, qui lui a coûté la vie, le Conseil constitutionnel vient d’éloigner de la course à la présidentielle d’autres potentiels adversaires susceptibles de compromettre l’élection de Mahamat Idriss Déby Itno. Une décision dénoncée par une partie de l’opposition, et qui vient une fois de plus discréditer le pouvoir tchadien.
2 adversaires « sérieux » écartés de la présidentielle
Le Conseil constitutionnel tchadien a jugé irrecevables les dossiers de candidature de 10 candidats à la présidentielle du 6 mai, dont ceux de Rakhis Ahmat Saleh et Nassour Ibrahim Neguy Koursami. Deux farouches opposants à l’homme fort de N’Djamena. Une décision motivée par des irrégularités dans les pièces administratives requises. Après ce rendu, les concernés ont dénoncé une « véritable forfaiture ».
« Le pouvoir ne veut pas faire face à une opposition crédible dans les urnes », a déclaré Nassour Ibrahim Koursami, chez l’Agence France Presse (AFP). Selon ce dernier, le Conseil constitutionnel « n’a fait que valider la liste de candidats qui va accompagner le chef de la junte lors de l’élection présidentielle ». Même son de cloche du côté de Rakhis Ahmat Saleh pour qui « Tout l’argumentaire utilisé ne tient pas la route ». Par ailleurs, le candidat du Parti pour le renouveau démocratique au Tchad (PRDT) a dénoncé « une véritable forfaiture ».
Notons que Mahamat Déby Itno a pris le pouvoir en 2021 à la suite du décès de son père, Irdriss Deby Itno, avec la promesse de rendre le pouvoir aux civils à la suite d’une élection présidentielle qu’il organiserait. Cependant, en janvier dernier, il a été désigné candidat pour le compte du Mouvement patriotique du salut (MPS).