Port-Gentil: un père reconnu non coupable de viol sur sa fille après 5 ans de détention préventive
Il aura fallu 5 années et un mois de détention préventive pour qu’Alain Fabrice Mbina Mbina soit enfin présenté à la barre afin de répondre des accusations portées à son encontre. Ce père de famille âgé de 40 ans a été reconnu non coupable du crime de viol et d’inceste et acquitté par la Cour le lundi 27 juin 2022, rapporte le site Infos241.
C’est une énième détention préventive abusive qu’a dû subir Alain Fabrice Mbina Mbina, un compatriote accusé d’avoir abusé sexuellement de sa fille âgée de moins de 15 ans. Les faits se sont déroulés le 25 décembre 2015. Ce jour-là, la jeune fille se serait éclipsée afin de festoyer avec les voisins. Inquiète, la mère aurait cherché son enfant et à son retour, elle l’aurait pressée de questions.
Interrogée sur sa sortie, la jeune fille aurait avoué avoir eu des rapports sexuels avec Jérémy, le fils de leur voisin. Un tour rapide chez le voisin permettra de confirmer cela mais voulant en savoir plus, la mère aurait continué de presser de questions sa fille. Cette dernière aurait fini par dire qu’elle aurait été « déflorée par son propre père, Alain Fabrice Mbina Mbina un an plus tôt ». Un aveu pour lequel la génitrice va déposer une plainte. Interpellé, le présumé violeur sera écroué à la prison du Château en attendant d’être fixé sur son sort.
Lors des débats contradictoires, le ministère public représenté par l’avocat général, a révélé la constance de la victime dans son récit. Et que le certificat médical joint au dossier prouvait la matérialisation des faits de viol. Il a requis la culpabilité de l’accusé et la prise en compte de sa situation de délinquant primaire et sa condamnation à la peine de 30 ans de réclusion criminelle. La défense quant à elle, représentée par Me Lin-Joël Ngandu, s’est appuyée sur les incohérences révélées en lien avec les procès-verbaux dressés contre l’accusé et le rapport de l’examen gynécologique.
Le récit de la victime aurait quant à lui eu de nombreuses incohérences comparé à sa déposition. Notamment le fait d’avoir dit qu’après l’acte au quartier Santa Barbara, son père serait allé se reposer dans l’autre chambre. Or, à l’audience elle dira que la maison n’avait qu’une seule pièce à coucher. De rajouter qu’au domicile de Mini Prix, où ils eurent trois fois des rapports, elle avait trouvé son père seul alors que sa sœur Chelsea était à l’école. À la barre, elle a affirmé que la précitée était à la maison.
Un ensemble de faits qui a permis à Alain Fabrice Mbina Mbina d’être acquitté permettant ainsi à ce dernier de recouvrer la liberté après 5 années derrière les barreaux. Au-delà de ce dénouement, il y a une fois de plus, et de trop, le problème de la détention préventive systématique des prévenus quand bien même ces derniers présentent toutes les garanties de représentation. Les parquets semblent avoir fait de la détention le principe et de la liberté l’exception. Les seules victimes étant les prévenus qui, lorsqu’ils sont reconnus non coupables, ne bénéficient souvent d’aucun dédommagement pour le préjudice causé. Et les comportements des magistrats zélés restent impunis.