Port-Gentil : les entrepreneurs autochtones dénoncent la préférence étrangère dans l’attribution des marchés
Les entrepreneurs autochtones de la ville de Port-Gentil, chef-lieu de la province de l’Ogooué-Maritime ont pris part au Conseil national de la Société civile animé récemment par Georges Mpaga. Au cours de cette rencontre, ces portgentillais ont dénoncé la mainmise des expatriés sur les contrats et les chantiers pétroliers.
La restauration de la dignité des Gabonais reste un défi de taille dans plusieurs secteurs économiques. La marginalisation des entreprises locales semble s’étendre bien au-delà du secteur du bâtiment et des travaux publics, touchant également le secteur pétrolier. Georges Mpaga, en mission d’observation à Port-Gentil, s’est entretenu avec les autochtones de la localité. Ces derniers ont exprimé leur frustration face aux difficultés qu’ils rencontrent, notamment la préférence systématique accordée aux entreprises étrangères dans l’attribution des marchés dans le secteur pétrolier. Ils ont dénoncé une forme de marginalisation qui touche particulièrement les PME gabonaises.
Une préférence étrangère persistante dans le secteur pétrolier
Lors de la rencontre, les entrepreneurs de Port-Gentil ont évoqué des abus persistants dans l’attribution des marchés pétroliers. Un entrepreneur local a rapporté l’existence « d’une mafia » impliquant des agents d’Assala et certains sous-traitants. Lequel viserait à écarter les entrepreneurs gabonais au profit des non nationaux. Par ailleurs, ils ont pointé du doigt un entrepreneur camerounais qui, selon eux, s’accaparerait les marchés grâce à des relations privilégiées.
Cette situation exacerbe le sentiment d’injustice et d’exclusion ressenti par les entrepreneurs gabonais et qui contribuerait selon eux à entretenir la prédominance des entreprises étrangères, exposant ainsi les entreprises de nationaux à mettre la clé sous le paillasson. C’est pourquoi, ces entrepreneurs port-gentillais ont sollicité l’intervention des autorités de la Transition en l’occurrence le ministre du Pétrole, Marcel Abeke. « Nous demandons au ministre du Pétrole de venir à Port-Gentil pour rencontrer les entrepreneurs gabonais et remettre tout ça dans l’ordre », a-t-il déclaré.
Face à ces revendications, Georges Mpaga a appelé à une meilleure prise en compte du capital humain gabonais. Il a notamment insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des entreprises locales et de leur offrir des opportunités équitables pour qu’elles puissent pleinement participer au développement économique du pays.