Port-Gentil : le proviseur du lycée Rapontchombo aux arrêts pour falsification de notes sur XGEST
Le proviseur du lycée privé Rapontchombo, Arince Petrus Toumba Louzayadio et deux présumés complices, ont été placés sous mandat de dépôt le lundi 1er juillet 2024, à la prison centrale de la ville de Port-Gentil dans la province de l’Ogooué Maritime. Ces derniers auraient selon nos confrères d’Info 241, tenté de falsifier les notes des élèves de classes de 3ème et Terminale dudit établissement, dans le programme XGest. Mal leur en a pris!
C’est dans l’optique d’augmenter le pourcentage de réussite de l’établissement dont il a la charge, que le proviseur du lycée privé Rapontchombo, Arince Petrus Toumba Louzayadio a décidé de plonger dans l’illicite. Manque de pot, ce dernier et ses deux complices ont été interpellés par les éléments de la direction générale des recherches (DGR) de Port-Gentil. Il leur est notamment reproché d’avoir tenté de falsifier les bulletins des élèves de classes d’examens.
Des notes falsifiées!
En effet, ce père de famille âgé de 39 ans, a reconnu les faits qui lui sont reprochés « Le problème n’est pas l’identifiant Xgest qu’on a pu changer. Lors du dépôt des dossiers à la DAP, je n’ai pas pu les déposer à la date indiquée par la tutelle, les noms des candidats n’ont pas été validés ». Ce dernier a ainsi procédé au lancement de recours à Libreville pour reconstituer les dossiers de ses candidats. Sauf qu’il avait reçu une première convocation du Tribunal de Port-Gentil. Puis tout s’emballe. Une vidéo du collectif des élèves de l’établissement qui se plaignent, s’en est suivi, l’ouverture d’une enquête.
« J’ai constaté à l’examen du BEPC que les dossiers des enfants n’avaient pas été validés, c’est pourquoi j’ai voulu sauver les classes de terminale en faisant un recours. Finalement, les dossiers de troisième et de terminale n’ont pas été validés » a-t-il déclaré au cours des auditions. Il s’agit ici de 33 candidats qui n’ont pas pu passer leur examen de fin d’année, dont 12 en classe de 3ème et 21 en classe de Tle. Pourtant les frais de dossiers avaient été payés par les élèves préalablement. C’est là que la machine s’active avec l’aide d’un complice.
Des erreurs privatives de liberté
Hugues Landry Stetchoua avait pour mission de remettre les dossiers des candidats à un informaticien pour falsification, afin qu’un bulletin de la classe précédente indique le passage en classe supérieure directement dans le programme Xgest. « Ce n’est pas un circuit légal. Mais lorsque j’ai vu le premier bulletin, il était bon, donc pour les parents qui voulaient un service, j’ai dit que je connaissais quelqu’un. Je demandais 50 000 FCFA par élève ». Hugues Landry Stetchoua avait été contacté en novembre par son collègue Arince Petrus Toumba Louzayadio.
« J’ai pris les dossiers non conformes chez Arince Petrus Toumba pour les remettre à un informaticien. Il fallait établir des bulletins, et Parfait Mayagui m’a dit qu’il maîtrisait le programme Xgest. Je prenais juste l’acte de naissance 20 000 ou 30 000 FCFA par dossier ». La jeune Williana Magoumba Tsielou, élève en Tle A1a déclaré « Nous voulons être remboursés et que l’État ait de la compassion pour nous en nous orientant vers des écoles publiques, pour que nous puissions passer notre examen l’année prochaine ». Le trio des falsificateurs a donc été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Port-Gentil le lundi 1er juillet 2024.
Cette fraude a d’ailleurs été confirmée par la direction d’académie provinciale, qui a avisé les enquêteurs que les documents étaient faux et truqués. Remettant au goût du jour un phénomène qui a longtemps émaillé nos établissements, cette fraude remet donc en question les résultats scolaires de bon nombre d’élèves. Gageons que le ministère de tutelle prenne la mesure de la question, et mette les gardes fous pour qu’à l’avenir une telle situation ne se reproduise plus.