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Port-Gentil: la chefferie Orungu s’insurge contre la nomination d’un non-autochtone à la Sogara

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La nomination lors du conseil des ministres du mardi 23 mars dernier de d’Edson Mvou Tsinga à la tête de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) n’est vraisemblablement pas du goût de la chefferie Orungu à Port-Gentil. Un mécontentement exprimé à travers une déclaration rendue publique le 25 mars 2021 dans laquelle elle a exprimé sa désapprobation du choix opéré par les plus hautes autorités en tête desquelles le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba.

En effet dans cette déclaration signée du chef Mbongo Ntchouga, la communauté Orungu s’insurge contre le choix d’un ressortissant du Haut-Ogooué, alors « qu’une opération de lobbying » avait été menée par la chefferie pour la nomination de Christian Avaro Yeno. Une nomination qui selon eux ne saurait garantir stabilité et croissance à la Société gabonaise de raffinage. 

Pour soutenir leur argumentaire, la chefferie met en avant le manque de compétences managériales de Mvou Tsinga. « Confronté à l’endettement de Gabon Oil Marketing, monsieur Mvou Tsinga, n’a pu redresser cette entreprise en difficulté et a œuvré au contraire à sa dissolution. La Sogara, confrontée depuis 2018, à de graves difficultés financières, induites par les nominations hasardeuses de ses dirigeants dans le secret des cabinets de la Présidence de la République, semble désormais, vouée à la même fin », s’insurge la chefferie Orungu.   

Pis, la chefferie Orungu a dit désapprouver la décision prise par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, qui « a résolument pris le parti du défi au bon sens et aux règles de l’équilibre social dans la cité port-gentillaise ». « La nomination de monsieur Mvou Tsinga à la direction générale de la Sogara est une gageure qu’en toute conscience, elle ne saurait laisser prospérer », ont-ils averti. 

Il faut souligner que cette sortie de la chefferie Orungu ne surprend guère l’opinion. En effet, cet organe représentant cette communauté du groupe ethnique Myènè s’oppose très souvent à la nomination de personnalités d’une autre ethnie au sein des grandes entreprises et administrations de la cité pétrolière. La dernière en date est le lobbying joué semble-t-il par ces derniers pour obtenir l’éviction de l’ancien directeur général de Pizolub Guy Christian Mavioga, prétextant sous cap que ce poste devait revenir à un autochtone. Une preuve sans conteste que le repli identitaire dans cette partie du pays a de beaux jours devant lui sauf à attendre une réaction ferme de l’Etat pour condamner ces agissements qui mettent à mal la cohésion nationale et menacent le vivre-ensemble.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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