Affaire CNNII : Ebomaf réplique et pointe du doigt l’inexécution de l’État !

Dans un communiqué incisif publié par son département Communication et relations publiques, Ebomaf-Gabon S.A., filiale du groupe burkinabè Ebomaf, a apporté des éclaircissements sur les motifs de la rupture de la convention signée il y a un an et demi avec la Compagnie nationale de navigation intérieure et internationale (CNNII). Le concessionaire pointe du doigt l’État gabonais, accusé d’avoir contribué à l’impossibilité d’exécuter ce partenariat en ne respectant pas ses engagements, comme rapporté par notre confrère L’Union.
Le groupe Ebomaf s’est officiellement retiré des actions de la CNNII, une annonce qui a surpris l’opinion publique mercredi 20 août 2025 via un communiqué du directeur général de la compagnie. Ce partenariat, scellé le 23 février 2024 entre le gouvernement gabonais et Ebomaf-Gabon, portait sur une concession d’exploitation de services de transport maritime. Selon les responsables d’Ebomaf-Gabon, l’exécution des services concédés aurait été conditionnée à la réalisation de clauses suspensives et à la mise à disposition par l’État du périmètre concédé, incluant les sites d’exploitation, équipements de transport et installations.
Accord mutuel mais …l’État mis à l’index !
Dans le communiqué en guise de réplique du groupe Ebomaf-Gabon, au nombre des obligations incombant à l’État figuraient la fourniture de quais identifiés et de hangars adaptés pour les travaux, la mise en place et le financement d’un plan social pour la CNNII, ainsi que la remise d’un plan de construction et de réhabilitation des installations portuaires. Or, Ebomaf affirme que ces diligences préalables n’auraient jamais été accomplies. Toute chose qui aurait dès lors rendu impossible l’entrée en vigueur effective de la convention.
Malgré ces manquements, Ebomaf-Gabon souligne avoir tenu ses engagements initiaux. L’entreprise Burkinabè aurait investi dans l’achat de navires, actuellement ancrés dans les eaux gabonaises, et aurait même couvert trois mois de salaires pour le personnel de la CNNII. Elle révèle avoir également financé des études bathymétriques et géotechniques, préfinancé la réhabilitation des quais, et pris en charge des déplacements en Grèce et en Turquie pour valider les achats et inspecter les navires.
De plus, des experts turcs et grecs auraient été invités à Libreville et Port-Gentil pour évaluer les quais d’accostage et étudier la faisabilité de constructions modernes, le tout aux frais d’Ebomaf. Face à l’impasse, plus d’un an après la signature, Ebomaf-Gabon aurait donc proposé à l’État de constater la nullité de la convention. Et ce, en vertu de l’article 43. Suite à quoi, les deux parties ont convenu d’un commun accord de mettre fin à la concession. Le communiqué de la CNNII, plus laconique, évoque une décision prise après évaluation conjointe, dans la sérénité, pour réorienter les priorités stratégiques de chaque entité,
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