Ondo Ossa : « La transition des militaires est un cuisant échec »
Un an après la prise de pouvoir des militaires sous la coupole du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) , leur gouvernance semble inversement appréciée au sein de la classe politique gabonaise. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Le Mbandja dans sa parution n°770 du vendredi 13 septembre 2024, l’ancien candidat consensuel de la plateforme Alternance 2023 Albert Ondo Ossa, sans détour, a jugé le bilan des militaires médiocre et à rebrousse poil des aspirations réelles du peuple gabonais.
Si de nombreux acteurs politiques s’accordent à dire que le bilan d’un an de pouvoir du président de la Transition le Général Brice Oligui Nguema et ses frères d’armes est satisfaisant, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur pour sa part n’est pas rassuré quant à la gestion du pays par les nouvelles autorités. Preuve de cet échec patent des militaires: le non-respect par ces derniers de la logique qui sous tend le principe de processus de transition qui suggère « un passage progressif d’un régime dictatorial à une démocratie ».
Or pour l’ancien candidat à la présidentielle, les agissements du CTRI et son chef laissent entrevoir une volonté claire de ne plus céder le pouvoir aux civils contrairement à leur engagement. D’ailleurs, il a relevé que le président de la Transition et ses affidés qui scandent à longueur de journée avoir pour mission de « Restaurer les institutions » n’ont jamais respecté leur parole.
Pis, Albert Ondo Ossa fustige le fait qu’aujourd’hui « rien de ce que disent et font les militaires n’est en prise directe avec les aspirations profondes du peuple ». « Le peuple gabonais attend des solutions (claires et efficaces) aux deux problèmes de fond : l’amélioration de la gouvernance au sommet de l’État, d’une part, et la restauration de la dignité des Gabonais, d’autre part », a-t-il martelé.
Ainsi, sans fioriture, l’ancien candidat à la présidentielle de 2023 a jugé négatif le bilan des militaires qui, pour lui, n’ont pas réussi à apporter des solutions concrètes à la crise institutionnelle qui secoue le pays. « Non, la crise institutionnelle perdure et s’amplifie, on tend dangereusement vers la dictature, en passant par le culte de la personnalité. Rien ne sert de se voiler la face. La transition des militaires est un cuisant échec », a lancé Albert Ondo Ossa.