Mike Jocktane : « j’ai entamé une grève de la faim »
« Depuis le 5 septembre dernier, Therence Ngembou et moi, respectivement directeurs de campagne du candidat A2O et membres éminents de la plateforme Alternance 2023, sommes détenus dans des conditions misérabl es au Gabon. Cette situation soulève de sérieuses préoccupations quant à l’état des droits de l’homme dans le pays.
Contrairement à ce que les médias ont initialement rapporté, mon arrestation n’a pas eu lieu à la frontière, mais devant ma chambre d’hotel et devant le commissariat d’Oyem pour Thérence Gnembou . Une simple convocation pour un prétendu contrôle a rapidement dégénéré en un interrogatoire intense, suivi d’une résiliation de notre domicile, et finalement, notre détention préventive. Ce traitement injustifié est d’autant plus choquant qu’il viole nos droits fondamentaux.
Le motif officiel de notre détention demeure flou, mais il semblerait que, dans un premier temps, nous, émissaires d’Albert Ondo Ossa avions été retenus pour une atteinte présumée à la stabilité nationale et pour avoir proféré des discours mensongers (une lettre signée par A2O, demandant l’aide de la Guinée Equatoriale voisine) . Cependant, il est impératif que des éclaircissements soient apportés concernant les charges pesant sur nous, afin d’assurer un suivi équitable conformément aux normes internationales.
La situation de Therence Gnembou est particulièrement préoccupante, car il souffre de problèmes de santé antérieurs et a été négligé par les autorités depuis son arrestation. Depuis une semaine, son état de santé s’est détérioré, nécessitant de toute u rgence un suivi médical approprié, voire son évacuation vers un établissement de soins adéquat. La privation de soins médicaux appropriés est inexcusable et représente une grave violation de ses droits fondamentaux.
De mon côté, j’ai entamé une grève de la faim pour protester contre les conditions de ma détention et l’injustice de cette situation. Cette action dramatique souligne l’urgence de la situation et l’importance de faire pression sur les autorités gabonaises pour obtenir leur libération immédiate.
Ma détention et celle de Therence Ngembou est symptomatique de la répression politique persistante au Gabon que la population a combattu à travers les urnes au soir du 26 Aout, souhaitant mettre fin à 50 ans de règne sans pa rtage d’une oligarchie. Il est essentiel que la communauté internationale se mobilise pour condamner ces actes et exige la libération immédiate de ces deux figures politiques emblématiques.
En conclusion, la détention de l’évêque Mike Jocktane et de Therence Gnembou est une illustration tragique de l’état actuel des droits de l’homme au Gabon et semble faire dans la continuité du régime déchu : notre arrestation arbitraire, les conditions inhumaines de leur détention et le traitement médical inadéquat de Therence Gnembou sont inacceptables. Il est temps que la communauté internationale se lève pour défendre la justice, la démocratie et les droits fondamentaux au Gabon et exige notre libération immédiate afin que notre essor vers la félicité ne soit pas qu’un outil de propagande ».