Mekambo: la présence d’hommes armés de l’ANPN à l’origine du mouvement d’humeur
On en sait un peu plus sur l’origine des heurts qui ont émaillé la journée du mardi 25 mai dernier au quartier Mayeka Djibo à Mekambo, chef-lieu du département de la Zadié. Selon les propos recueillis auprès de François Dioba, président du conseil départemental dudit département, les populations auraient réagi à la présence non annoncée d’agents armés de l’agence nationale des parcs nationaux (ANPN) derrière des plantations des riverains.
Quelques heures après que Frédéric Moughandza, préfet du département de la Zadié donf Mekambo est le chef-lieu, a été mis à la rue par les populations, les langues commencent à se délier. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la révolte des populations est loin d’être motivée par le néant. En effet, comme le rapporte L’Union, l’ire des riverains du quartier Mayeka Djibo serait consécutive à la présence armée des agents de l’ANPN. C’est ce qu’a révélé l’édile de ladite commune.
« Lundi matin, les écogardes ont été surpris dans la forêt environnante du quartier Mayeka Djibo par les populations qui vaquaient à leurs occupations champêtres. Leur surprise passée, les populations leur ont posé la question : qu’est-ce que vous faites derrière nos plantations avec les armes ? Avant de les maîtriser et de les conduire chez le chef de quartier », a confié François Dioba, président du conseil départemental de la Zadié. Informé, ce dernier décide de s’y rendre en compagnie du maire pour s’enquérir de la situation.
Sur place et face à une foule en colère, les autorités administratives de la région vont parvenir à calmer les ardeurs déjà vives. C’est alors que le président du collectif du mouvement de lutte contre les éléphants va interroger à nouveau les écogardes en présence du commandant de brigade sur l’objet de leur mission inopinée. Après une médiation réussie de la part du président du conseil départemental et du maire de la commune, les deux agents ont pu regagner leur liberté. Dans la foulée, les populations se sont dirigées vers le domicile du préfet.
C’est donc à ce niveau qu’une virulente altercation va éclater entre Frédéric Moughandza et les deux autorités qui venaient d’intercéder pour ramener la quiétude. Sur ces entrefaites, le responsable de l’antenne provinciale du Cedoc va accuser le maire et le président du conseil départemental d’être de mèche avec les populations en des termes désobligeants. « Le lieutenant du Cedoc ne s’est pas empêché de nous accuser d’être de connivence avec les populations pour tuer les éléphants. Jusqu’à dire que l’État nous paie pour rien. Et ces propos ont été appuyés par le préfet », a-t-il conclu.
Une attitude qui n’a pas été du goût des riverains dudit quartier renforcés en nombre par les populations des quartiers voisins. Et ce d’autant plus que le mal est général. Ainsi donc, plutôt que de trouver une issue à cette crise, la première autorité administrative du département de la Zadié a préféré attiser les tensions en rejetant l’anathème sur les populations déjà en rogne. Toute chose qui explique ce déchaînement sans précédent. À l’heure où nous couchons ces lignes, non seulement aucune trace d’éléphant abattu n’a été trouvée mais Frédéric Moughandza aurait ordonné l’arrestation de plusieurs leaders de ce mouvement d’humeur en tête desquels le maire Juste Omer Ezona.