Mathurin Ovono Ébé : « imposer aux Gabonais la renonciation à son rappel revient à tuer le Dialogue national dans l’œuf »
Après avoir suivi la communication du Gouvernement de ce 30 mars 2024 relative au « sacrifice pour la Transition », nous osons espérer qu’il s’agit d’une plaisanterie de très mauvais goût ou un poisson d’avril anticipé. Cette communication gouvernementale est de nature à nuire à l’action du CTRI dans son ambition de restaurer la dignité des Gabonais.
Nous rappelons que le rappel solde n’est pas une faveur, mais un salaire dû après service fait. Le rappel est un salaire impayé et le Gabon a l’obligation de payer les salaires de ses fonctionnaires. Nous demandons au Gouvernement de revenir sur cette communication qui ne fait suite à aucun Conseil des Ministres. Car imposer aux Gabonais la renonciation à son rappel revient à tuer le Dialogue national dans l’œuf. Il revient donc au CTRI de restaurer la dignité du Gabonais en lui payant son rappel solde, d’autant plus qu’il a déjà suffisamment fait de sacrifices avec le gel des avancements et des reclassements, entre autres.
Donc, vivement que Monsieur le Président de la Transition, président de la République, Chef de l’État, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, se prononce sur cette actualité brûlante au risque de voir le Dialogue national se tenir avec le préalable de l’engagement du paiement des rappels soldes.
La déclaration gouvernementale ne laisse donc aucun Gabonais indifférent. Ainsi, je pense qu’un Gouvernement responsable ne peut envoyer son porte-parole faire une déclaration aussi inopportune à la veille d’un rendez-vous aussi important que le Dialogue national à venir et la gravité d’une telle communication me conduit à m’interroger sur deux points.
D’abord, qu’est-ce qui rend gouvernementale la communication de Mme Laurence NDONG sans Conseil interministériel ni Conseil des Ministres, c’est-à-dire sans concertation avec les autres Ministres. Ensuite, même s’il était vrai que le Gouvernement sollicitait des fonctionnaires gabonais ce sacrifice, quelle était l’opportunité d’une telle déclaration à la veille de l’ouverture du Dialogue national ? Je pense personnellement et je l’ai dit hier, cette communication est de nature à nuire à l’action de Son Excellence Monsieur le Président de la Transition, président de la République, Chef de l’État.
Pour le SNEC-UOB, il est dans l’intérêt de tous que cette situation soit clarifiée par les ministres concernés qui ont l’obligation républicaine de faire le service après-vente de la déclaration de leur porte-parole. Je pense, en effet, que les Ministres de la Fonction publique, des Comptes publics et de l’Enseignement supérieur, entre autres, doivent procéder à des clarifications avant le début du Dialogue national.
Mathurin OVONO ÉBÈ
Président du SNEC-UOB