Libreville : Trans’Urb reconnaît des dysfonctionnements et donne des garanties après la grogne sociale
Alors que les agents de Trans’Urb expriment depuis plusieurs jours leurs inquiétudes face aux retards de salaires, aux congés non payés et aux incertitudes liées à la fusion avec la Sogatra, la direction générale a rendu public un document de cadrage stratégique. Elle y reconnaît des manquements, détaille l’origine des difficultés et annonce une série de mesures correctives.
La tension sociale qui secoue Trans’Urb met en lumière les défis structurels d’une entreprise déjà fragilisée et engagée dans un processus de fusion complexe avec la Sogatra. Entre retards de paiement, dossiers administratifs incomplets et inquiétudes sur l’avenir des emplois, les agents avaient exprimé leur malaise, provoquant un mouvement d’humeur lundi matin.
Dans un document daté du 9 décembre 2025, la direction générale reconnaît « un tournant critique marqué par des tensions internes » et assure traiter les revendications « avec rigueur et transparence ».
Congés 2020-2021 : une régularisation enfin enclenchée
Le premier grief majeur concerne les congés non payés des années 2020 et 2021. La direction explique que la majorité des agents concernés étaient alors sous contrats de prestation, générant des écarts d’ancienneté et des anomalies administratives.
Une liste officielle des ayants droit a été finalisée et les paiements ont déjà débuté, sous contrôle de l’Inspection du travail dans le cadre de la requalification des contrats. « Les paiements se poursuivront de manière progressive », assure la direction.
Salaires de novembre et décembre : des retards assumés
Autre préoccupation brûlante : les salaires de novembre et décembre 2025, dont la date butoir du 5 décembre n’a pas été respectée. Trans’Urb affirme être en « discussions avancées » avec les administrations compétentes, précisant que les fonds sont en attente et que les paiements seront effectués « dès leur réception ».
Une formulation qui confirme l’existence d’une tension de trésorerie préoccupante, alors que l’entreprise est censée garantir la continuité du service public.
Cotisations sociales, anciennetés, primes : un passif lourd à reconstituer
L’entreprise reconnaît également, des retards persistants de cotisations CNSS et CNAMGS, liés à « une insuffisance de ressources financières », des erreurs d’ancienneté dues aux anciens contrats de prestation et à l’absence de suivi administratif en 2020-2021 et l’absence de trace administrative d’une prime COVID généralisée, une vérification complémentaire étant encore en cours.
Là encore, Trans’Urb promet un plan de régularisation avec les organismes sociaux et invite les agents à se rapprocher des ressources humaines munis de leurs anciens contrats pour correction.
Vers une nouvelle gouvernance interne pour apaiser le climat social
Au-delà des aspects financiers, la direction annonce plusieurs mesures structurelles, la mise en place de réunions régulières avec les représentants du personnel, le renforcement du plan de communication interne pour lutter contre les rumeurs et l’engagement d’un dialogue social structuré durant la fusion Trans’Urb – Sogatra.
Elle insiste sur la nécessité de « restaurer un climat de travail serein » et de « garantir la continuité du service public de transport », alors que les perturbations de lundi ont paralysé une partie du réseau.
Une direction qui demande patience, mais un personnel en attente de preuves
Si le document se veut rassurant et fournit pour la première fois un exposé clair des difficultés, il n’en demeure pas moins que les agents attendent des actes, notamment le paiement immédiat des salaires et des droits sociaux.
La direction conclut en appelant à la collaboration de tous « pour traverser cette période de transition », reconnaissant implicitement que la fusion, les arriérés et la précarité financière sont autant de facteurs susceptibles de déstabiliser l’entreprise.
Pour les usagers, cette crise rappelle surtout la fragilité chronique du secteur public de transport urbain au Gabon, et l’urgence d’un redressement durable pour éviter que les dysfonctionnements internes ne se répercutent sur un service déjà sous tension. Il faut rappeler que la Direction généralactuelle, nommée en décembre 2024, a hérité de cette situation et qu’elle s’emploie désormais à mettre en place des solutions durables.








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