Bassin du Congo : Oligui Nguema réclame «un partenariat juste» après 50 ans de sacrifices environnementaux
Le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a profité de la table ronde consacrée aux forêts du Bassin du Congo, organisée ce week-end à la Baie des Rois en présence de son homologue français Emmanuel Macron, pour rappeler une vérité que Libreville estime désormais incontournable : le Gabon ne peut plus assumer seul le coût de la préservation de son patrimoine forestier.
Dans une déclaration publiée sur sa page officielle, le Chef de l’État a dénoncé une situation « devenue intenable ». Depuis plus de cinq décennies, le Gabon protège 88 % de son territoire forestier, véritable poumon climatique mondial, sans compensation financière à la hauteur des sacrifices consentis.
Un message ferme adressé à la communauté internationale
« Depuis plus de cinquante ans, le Gabon assume seul, sans compensation réelle, le coût de la préservation de sa forêt », a rappelé le Président, estimant que cet effort historique a freiné l’industrialisation, limité les investissements prioritaires et pesé lourdement sur le développement socio-économique du pays.
Face à Emmanuel Macron et aux délégations européennes, Oligui Nguema a appelé à un changement profond dans la coopération internationale. « Moins de déclarations, plus d’actions ; moins de gestes symboliques, plus de coopération active », a-t-il insisté, en plaidant pour des financements massifs, durables et indexés sur les besoins réels des communautés forestières.
Le Chef de l’État souhaite transformer la préservation en opportunité économique, en y intégrant : la création d’emplois pour les jeunes, l’amélioration des revenus des femmes et des ménages ruraux, la valorisation durable des ressources forestières et des investissements dans la bio-économie, la recherche et la transformation locale.
« Nous ne demandons pas la charité »
Le ton employé traduit une rupture : Libreville ne veut plus être présenté comme un “bon élève environnemental” sans retour tangible. « Nous ne demandons pas la charité, nous exigeons un partenariat juste, équilibré et à la hauteur des sacrifices que notre nation consent depuis cinq décennies », a conclu le président Brice Clotaire Oligui Nguema.
Dans un contexte où l’Afrique centrale peine encore à mobiliser les financements promis lors des grandes conférences climatiques, l’appel du Président gabonais vient reposer une équation majeure : comment financer équitablement la protection du deuxième plus grand bassin forestier au monde ?
Un débat qui, cette fois, pourrait bien redistribuer les cartes du partenariat Afrique–Europe.








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