Libération de prisonniers : le déficit de communication du gouvernement créé la psychose
Annoncé par le président de la Transition, le Général Brice Oligui Nguema lors de son discours à la Nation le dimanche 31 décembre 2023 la mesure portant grâce présidentielle est entrée en vigueur avec la Libération de 1166 condamnés sur l’ensemble des prisons. Si cette opération, qui est la concrétisation d’un engagement du chef de l’Etat, peut être saluée, celle-ci n’a pas manqué de susciter une vive inquiétude au sein de l’opinion nationale. Des fantasmes alimentés par un manque criant de communication du gouvernement sur les critères d’application de cette mesure.
C’est le lundi 1er avril dernier que les directeurs des prisons provinciales ont mis à exécution la volonté des plus hautes autorités en procédant à la libération des condamnés bénéficiaires de la remise gracieuse de peines. Une mesure qui concernait 1166 personnes soit 562 à Libreville; 101 à Port-Gentil; 173 à Franceville; 121 à Oyem; 94 à Mouila; 45 à Lambaréné; 08 à Tchibanga; 27 à Koula-Moutou et 35 à Makokou.
Une mesure pourtant conforme aux dispositions des articles 23 et 27 de la Constitution qui toutefois a eu un effet pervers au sein de l’opinion nationale. En effet, quelques heures seulement après la mise en application de cette mesure, les réseaux sociaux ont été inondés de commentaires alarmistes, certains évoquant une hypothétique flambée de l’insécurité. Comble de cette situation pour le moins incompréhensible, la mise en circulation de montages audios ou la diffusion de vieilles vidéos avec pour objectif inavoué de semer la psychose chez la population.
Le manque de communication à l’origine de la montée de la psychose
Il faut d’ailleurs noter que la propension prise par cette polémique a été involontairement entretenue par le gouvernement qui n’a pas su communiquer en amont comme en aval sur les contours de l’application de cette mesure. Il faut dire que la grâce présidentielle est un pouvoir dont dispose le président de la République. Ce pouvoir lui permet de décider de dispenser une personne condamnée de l’exécution de sa peine. Il peut accorder la grâce pour la totalité de la peine ou seulement pour une partie de la peine
Toutefois, cette mesure s’applique aux prisonniers de droit commun sous certaines conditions. Ainsi, sont exclues du bénéfice de ladite mesure les personnes condamnées pour des infractions pénales telles qu’homicide volontaire ; détournement de deniers publics ; association de malfaiteurs ; vol à mains armées ; complicité d’évasion ; importation, production ou exportation illicite des stupéfiants; trafic d’enfants et trafic de pointes d’ivoire. Une explication claire qui aurait eu le mérite de dissiper les doutes au sein de l’opinion.