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Législatives et locales 2025 : le PDG, guerre des égos et risque de disqualification

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Le Parti démocratique gabonais (PDG) traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Depuis la chute de son « Distingué Camarade Président », Ali Bongo Ondimba, le parti est plongé dans une crise profonde, marquée par une scission entre les fidèles au DCP déchu et les cadres désireux de prendre leurs distances. Ce duel fratricide, entre les héritiers d’un passé révolu et les tenants d’un nouveau positionnement politique, pourrait conduire à un scénario inédit : la disqualification pure et simple du PDG aux élections législatives et locales de septembre 2025.

À moins de trois jours de la clôture du dépôt des candidatures, la confusion règne toujours. Le 31 juillet, les deux factions rivales du PDG ont organisé, chacune de son côté, une réunion stratégique pour valider leurs listes. Si les deux ailes persistent à déposer séparément des dossiers estampillés PDG auprès de la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER), l’annulation pure et simple de toutes les candidatures du parti devient un risque réel. Aucun compromis ne semblant à l’horizon, le spectre d’une double liste plane sur la formation historique.

Un test d’autorité pour le ministère de l’Intérieur

La nouvelle loi sur les partis politiques prévoit expressément qu’en cas de bicéphalisme avéré, le ministre de l’Intérieur peut suspendre une formation politique. Le PDG, empêtré dans ce conflit entre Ali Akbar Onanga et le duo Blaise Louembe – Angélique Ngoma, se retrouve ainsi exposé à une telle sanction. Or, la Cour constitutionnelle, saisie en référé depuis mai pour arbitrer ce différend, n’a toujours pas rendu sa décision. Ce flou juridique, combiné à l’urgence du calendrier électoral, place le ministère de l’Intérieur dans une position délicate, entre le respect des textes et le maintien d’un équilibre politique national.

Le PDG demeure, malgré tout, la première force politique du pays en termes d’ancrage territorial et de représentation. Une non-participation du parti fondé par Omar Bongo Ondimba aux scrutins de 2025 constituerait un tournant historique, et risquerait de déséquilibrer le jeu démocratique. L’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti du président de la République, pourrait alors profiter d’un terrain électoral largement dégagé. Pour éviter ce scénario chaotique, les deux camps du PDG n’ont plus que quelques heures pour enterrer la hache de guerre. Faute de quoi, ils porteront ensemble la responsabilité de la plus grande débâcle politique du parti depuis sa création.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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