Législatives Diaspora : les candidats du 2ᵉ siège saisissent la Cour pour annulation du scrutin

La contestation prend de l’ampleur au sein de la diaspora gabonaise. Réunis au sein de la Task Force des candidats engagés du 2ᵉ siège de la diaspora, plusieurs candidats aux législatives du 27 septembre ont annoncé le dépôt d’un recours en annulation du scrutin auprès de la Cour constitutionnelle. En cause, une série d’irrégularités jugées « graves et répétées », notamment dans le centre de vote de Rennes, en France.
Des irrégularités multiples et une confusion inédite à Rennes. Selon la Task Force, le déroulement du vote a été entaché de manquements compromettant la sincérité du scrutin. Parmi les faits dénoncés figurent des procurations abusives, l’absence d’affichage des procès-verbaux, et des incohérences entre les suffrages exprimés et le nombre de candidats validés.
Mais c’est surtout le cas du centre de vote de Rennes qui concentre les critiques. Le bureau y aurait été annulé lors du dépouillement du 27 septembre, avant d’être reprogrammé pour le 4 octobre, puis à nouveau annulé officieusement, avant qu’une nouvelle date, le 18 octobre, ne soit fixée par communiqué ministériel.
Une situation jugée juridiquement incohérente : « La reprise d’un premier tour après le 11 octobre, date du second tour, n’a aucun fondement légal », fustigent les signataires.
Un recours officiel et un appel au président Oligui Nguema
Face à ces irrégularités, la Task Force a annoncé le dépôt officiel d’un recours en annulation du scrutin devant la Cour constitutionnelle. Parallèlement, elle a convoqué la presse nationale et internationale pour un point d’information ce mardi à 18h00, devant l’Ambassade du Gabon à Paris.
Les candidats signataires ont également adressé une demande d’audience au président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, en vertu de l’article 41 de la Constitution. Objectif : obtenir des garanties sur la transparence du processus électoral et la protection du droit de vote des citoyens gabonais de la diaspora.
“Un processus électoral biaisé et une atteinte à la démocratie”
Dans leur déclaration commune, les candidats dénoncent un « préjudice matériel, moral et collectif », estimant que ces dysfonctionnements ont privé les électeurs d’un scrutin équitable. « À l’orée de la Ve République, de telles dérives sont inacceptables », martèle la Task Force.
Le collectif évoque une perte de confiance profonde envers les institutions électorales, illustrée par une participation estimée à seulement 20 % dans leur circonscription.
« La démocratie ne peut exister sans confiance. Nous appelons chaque acteur à la responsabilité pour préserver l’unité nationale », rappellent-ils, en citant la devise du Gabon : Union, Travail, Justice.
Une mobilisation inédite au sein de la diaspora
Parmi les signataires figurent plusieurs candidats indépendants et représentants du Front Démocratique Socialiste (FDS), tels que Jean-Pierre Antchoué Ayenoué et Aline Mboumba-Djenno, ainsi que des figures indépendantes comme Alice Vincent Adibet, Hughes Awanhet, Josiane Marina Ekome Minto’o, Valéry Mba ou encore Marco Lepanda.
Cette mobilisation marque une première dans l’histoire électorale récente du pays : une action collective de la diaspora gabonaise en justice pour dénoncer un scrutin entaché d’irrégularités.
La Cour constitutionnelle est désormais appelée à trancher un dossier sensible, qui pourrait peser lourd dans la crédibilité du processus électoral de la Ve République.
GMT TV