Législatives 2023 : investie par le PDG, la démission de Marie-Françoise Dikoumba attendue !
La divulgation de la liste nominative des candidats du Parti démocratique gabonais (PDG) aux élections législatives et locales aura été pleine de surprises. C’est notamment le cas au premier siège du département de Mougoutsi (Tchibanga) dans la Nyanga où l’actuel gouverneur de la province de l’Estuaire, Marie-Françoise Dikoumba a été choisi comme porte-étendard du “parti de masse. Une désignation qui devrait de facto amener cette dernière à démissionner ou être relevée de ses fonctions.
En effet, c’est l’une des surprises de la liste des candidats investis par le Parti démocratique gabonais pour les législatives. Et pour cause, le parti au pouvoir a pris le risque de choisir l’actuel gouverneur de l’Estuaire pour être son porte-étendard dans le département de Mougoutsi. Une candidature qui ne manque pas de susciter des interrogations sur l’incompatibilité avec sa fonction actuelle.
Une candidature incompatible au poste de gouverneur ?
Si « le Gouverneur est dans sa province le représentant du Président de la République et du Gouvernement », ce dernier était, selon l’article 110 de l’ancien Code électoral, en charge de l’annonce des résultats « selon le cas, en présence des membres de la commission électorale concernée ». Une disposition qui de facto soulevait la question sur l’impartialité de Marie-Françoise Dikoumba notamment lors de l’élection présidentielle.
Sauf qu’à la suite de la reforme du Code électoral intervenu en 2018, l’article 110 nouveau dispose désormais que la proclamation des résultats est dévolu au ” président de la commission électorale concernée”. Toute chose qui rend donc d’un point de vue légal la candidature du gouverneur de la province de l’Estuaire, mais pose cependant une question de déontologie.
La candidature de Marie-Françoise Dikoumba, un problème déontologique
Militante du Parti démocratique gabonais avec comme candidat le président sortant Ali Bongo Ondimba, il serait incongru que cette dernière affiche ostensiblement son appartenance à ce parti. Selon les dispositions de la loi n°14/2005 DU 8 aout 2005 portant Code de déontologie de la Fonction publique, notamment l’article 7 qui fait obligation à tout responsable du service ou l’autorité investie du pouvoir hiérarchique de prendre, en toutes circonstances, les mesures permettant de garantir la continuité du service.
En étant candidate aux législatives du 26 aout prochain, Marie-Françoise Dikoumba, qui devra se déployer au sein de sa circonscription électorale, pourrait dès lors faire défaut au respect de ce principe. Toute chose qui rend donc nécessaire un relèvement de ces fonctions actuelles par le ministre en charge de l’Intérieur.
Herton Sena POUBA