L’année du rebond
Le Président de la République, SE Ali Bongo Ondimba, a présenté ses vœux à la nation gabonaise, vendredi 31 décembre 2021, au soir. À cette occasion, le chef de l’Etat, paré de tous les habits cérémoniels de rigueur dans ces circonstances, s’est adressé aux Gabonais pour leur insuffler le « stimulant spirituel » dont ils ont besoin pour aborder la nouvelle année 2022 qui commence. Il a ainsi tracé les perspectives pour l’avenir, pour « booster » les esprits et remonter le moral en berne des ménages qui en ont bien besoin, étant donné leurs profondes préoccupations.
Ce n’est pas trop charger la barque que d’écrire que la défunte année 2021 fut une annus horribilis pour la majorité des Gabonais, éreintés par les contrecoups de la crise lancinante de la Covid 19, qui a durement impacté notre économie, comme celle de tous les autres pays.
Les tensions sociales, avec la multiplication des mouvements catégoriels menés par les corps intermédiaires, expliquent également cette lassitude ambiante. Elles n’ont pas laissé le moindre répit au gouvernement qui a pu paraitre comme débordé, voire dépassé par tous les problèmes de fond posés. Les inquiétudes et les ressentiments de la population n’ont pu en être qu’accentués, elle qui est empêtrée dans les difficultés financières pour tenir jusqu’à la fin du mois.
Face au pays qui s’interroge, le discours de vœux du Président de la République était nécessaire pour marquer les esprits et envoyer à chacun des Gabonais un message d’encouragement pour l’avenir, pour plus de sérénité et une plus grande stabilité sociale. Ils ont soif d’avoir le sentiment d’être gouvernés et souhaiteraient, dans la mesure du possible, un assouplissement d’un certain nombre de contraintes.
Notre président a reconnu lui-même ces « difficultés du quotidien » auxquelles « nous sommes tous confrontés ». Prenant acte de cette réalité, son discours est une réponse forte qui marque une volonté affichée de rebond, pour sortir rapidement des miasmes d’une année 2021 pleine de grisaille. Prudent et modéré, il a multiplié les engagements symboliques pour décrisper le climat social et égrené des mesures significatives pour changer la vie des Gabonais, les invitant à « tendre l’oreille pour écouter la forêt pousser. » C’est ainsi que de grands investissements sont prévus dans l’idée de « dégager davantage de ressources pour financer les projets d’avenir et les besoins sociaux. »
Ce discours porteur d’espérance par un Président qui a toujours placé l’humain au cœur de son action politique, a donc pour objectif final de mettre fin aux ruptures de solidarité qui fragilisent le quotidien de ceux qui se saignent aux quatre veines et n’arrivent malgré tout pas à « joindre les deux bouts ». Il faut maintenant espérer que les grandes décisions annoncées seront suivies d’effet dans l’action du Premier ministre et de ses ministres, car c’est au gouvernement de relever le défi de mettre en musique les mesures présidentielles salvatrices sur les plans économiques et sociaux.
G. NGOYO MOUSSAVOU
Journaliste