Lambaréné : au lycée Charles-Mefane, des élèves évalués sans cours faute d’enseignants
Selon des informations rapportées par le quotidien L’Union, plusieurs classes du lycée d’État Charles-Mefane de Lambaréné, dont la 5e B, n’ont reçu aucun enseignement en mathématiques, histoire-géographie, EPS ou éducation civique depuis la rentrée, alors même que les élèves ont été évalués au premier trimestre. Une situation qualifiée d’« ubuesque » par des parents d’élèves.
À Lambaréné, le lycée d’État Charles-Mefane traverse une crise pédagogique majeure. Alors que le premier trimestre vient de s’achever, plusieurs classes restent dépourvues d’enseignants dans des matières fondamentales. L’Union, qui a révélé l’information, cite notamment la classe de 5e B, privée de mathématiques, d’histoire-géographie, d’EPS et d’éducation civique depuis la rentrée scolaire.
Cette carence structurelle ne se limite pas au premier cycle. Des classes du second cycle seraient également touchées, compromettant la progression pédagogique de nombreux élèves. Pour les familles, l’inquiétude grandit face à une année scolaire qui peine à se structurer.
Des enseignants affectés… mais jamais arrivés
Une source proche du dossier indique que les enseignants concernés ont bel et bien été affectés à l’établissement, mais n’ont jamais rejoint leur poste. Aucune communication officielle n’a été faite pour expliquer ces absences prolongées, plongeant élèves et parents dans l’incertitude.
Plus grave encore : malgré l’absence totale de cours, les élèves ont été évalués au premier trimestre dans les matières non enseignées. Une situation qui pose des questions évidentes sur la validité des bulletins et le respect des principes élémentaires d’équité scolaire.
Une administration sous pression et des autorités silencieuses
Face au scandale, ni l’administration du lycée ni les autorités éducatives n’ont fourni d’explication publique. Les enseignants en poste, déjà surchargés, dénoncent en coulisses un système de gestion des affectations qui ne cesse de se désagréger, malgré les alertes répétées depuis plusieurs années.
Pour les parents, le mutisme administratif est difficilement acceptable. Beaucoup estiment que cette situation « met en péril l’avenir d’une génération » dans une ville pourtant considérée comme un pôle éducatif majeur au centre du pays.
Un risque sérieux pour la suite de l’année scolaire
Le cas de la 5e B n’est pas isolé. Selon L’Union, plusieurs classes du premier et du second cycle affichent le même déficit, créant un vide pédagogique qui pourrait s’avérer irréversible si des mesures urgentes ne sont pas prises. À ce stade de l’année, rattraper un trimestre entier de cours dans des matières aussi fondamentales relève du défi.
Les acteurs éducatifs locaux appellent le ministère de l’Éducation à agir sans délai, notamment en déployant les enseignants manquants ou en procédant à de nouvelles affectations en urgence. L’enjeu est majeur : éviter l’effondrement d’une année scolaire déjà fortement fragilisée.
Une crise qui interroge l’organisation du système éducatif
Au-delà du cas de Charles-Mefane, la situation met en lumière les difficultés récurrentes du système éducatif gabonais : affectations tardives, enseignants fantômes, absence de contrôle, surcharge des établissements et manque criant de communication entre les services.
L’affaire du lycée de Lambaréné pourrait ainsi devenir emblématique d’un dysfonctionnement plus large, que les autorités devront aborder avec transparence et fermeté si elles veulent restaurer la confiance des familles.








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