L’alphabétisation par la langue maternelle : une solution contre l’illettrisme
Chaque 8 septembre, le monde entier célèbre la Journée internationale de l’alphabétisation (JIA), une occasion de sensibiliser aux défis liés à l’illettrisme et de promouvoir des solutions adaptées. Cette année, sous le thème « Promouvoir l’éducation multilingue : l’alphabétisation pour la compréhension mutuelle et la paix », l’UNESCO invite les gouvernements à valoriser la diversité linguistique comme outil de lutte contre l’illettrisme.
Dans un contexte où près de 250 000 personnes étaient encore analphabètes au Gabon en 2022, soit 22% de la population, l’éducation multilingue apparaît comme une solution viable pour réduire cet écart. En effet, de nombreux adultes et populations rurales, notamment les personnes âgées, peinent à s’adapter au français, la langue
officielle. Cette difficulté est souvent accentuée par la peur de perdre leur culture, et la frustration de ne pouvoir évoluer dans une société qui valorise principalement les langues étrangères.
L’apprentissage des langues vernaculaires pour une meilleure alphabétisation
Bien que le régime Bongo-PDG ait jeté les bases pour l’alphabétisation à travers un cadre juridique favorable aux centres d’alphabétisation, il reste encore du chemin à parcourir. Avec la mise en place d’une éducation multilingue plus inclusive, le Gabon pourrait non seulement réduire le taux d’illettrisme, mais aussi promouvoir une meilleure cohérence sociale.
Pourtant, apprendre à lire et à écrire dans sa langue maternelle permet de surmonter ces obstacles. L’éducation multilingue, en intégrant les langues vernaculaires dès la petite enfance, peut non seulement faciliter l’apprentissage, mais également favoriser la cohésion sociale et la réduction des conflits. Cela permet aux individus de s’exprimer plus librement, de mieux se comprendre entre eux, et de contribuer activement au développement de leur communauté.
Au Gabon, cette approche semble avoir trouvé écho au sein du ministère de l’Éducation nationale, qui a récemment annoncé l’intégration progressive des langues locales dans le programme scolaire dès la maternelle. Ces jeunes qui auront appris leurs langues maternelles et celles des autres pourraient à leur tour sillonner les villes et villages pour apprendre aux populations rurales à lire et à écrire dans leurs langues mais également dans la langue officielle. Cette initiative peut devenir à la fois un pas vers la préservation des identités culturelles et un outil puissant pour renforcer l’alphabétisation.