Koulamoutou: des enseignants expatriés du lycée Paul Kouya à la belle étoile
Ancien fleuron de l’éducation au Gabon, le Lycée privé Paul Kouya devenu Lycée public après son acquisition par l’État connaît des heures sombres. Symbole de cette crise, la perte d’emplois pour les enseignants vacataires promis à l’intégration à la Fonction publique par le fondateur, le député Blaise Louembe. Lesquels enregistrent 36 mois de salaires non perçus.
Que se passe-t-il entre l’ancien trésorier payeur Blaise Louembe et les enseignants expatriés ayant assuré des enseignements au sein du Lycée privé Paul Kouya ? La question taraude les esprits des populations de Koula-Moutou où Sanda Moussa Djabacté et Konyo Koffi, deux enseignants togolais très connus, tirent le diable par la queue. En effet, dans une lettre adressée à Gabon Média Time (GMT), les plaignants dénoncent un traitement désobligeant de la part du fondateur de l’établissement qui les a recrutés depuis le Togo.
« Nous avions été recrutés depuis le Togo en septembre 2010 par le Lycée privé Paul Kouya basé à Koula-Moutou dont le fondateur est l’honorable Blaise Louembe présentement député de Koula-Moutou à l’assemblée nationale », ont-ils tenu à rappeler dans leur lettre. Seulement, leur aventure en terre gabonaise va vite virer au cauchemar lorsque la promesse d’intégration à la Fonction publique tardera à se réaliser. Et ce, dans le cadre d’un partenariat public-privé avec l’Etat.
Depuis novembre 2017, le proviseur Sy Savane Amadou n’aurait ménagé aucun effort pour tenter d’éteindre le feu. Ce dernier assure en février 2018 que les dossiers des deux enseignants ont été envoyés au ministère de l’Education nationale pour intégration à la fonction publique. Leur rêve de devenir fonctionnaires va s’estomper avec la fermeture définitive dudit Lycée. Il n’en faudra pas plus pour que les deux enseignants vacataires décident de jeter l’éponge. Des démissions non acceptées par Blaise Louembe qui se serait montré rassurant.
« Une lettre de démission qui avait
été refusée par le fondateur sous prétexte que nos dossiers sont en bonne voie au niveau de la fonction publique et que le lycée devrait rouvrir en septembre 2019 et s’engageait à nous payer tous nos arriérés de salaire vu qu’un contrat nous liait toujours à lui », ont-ils indiqué. Maintenant leur confiance aveugle envers leur fondateur, les deux enseignants vont continuer à dispenser des cours contre la modique somme de 100.000 FCFA.
Avec la vente définitive du Lycée, une page s’est tournée. Blaise Louembe se serait engagé à régler les 36 mois d’arriérés de versement de salaires. « Il nous a délivré des certificats de travail mais sans solde de tout compte jusqu’ à ce jour », est-il précisé dans la lettre de dénonciation. Baladés de gauche à droite sans aucune issue, Sanda Moussa Djabacté et Konyo Koffi ont été placardés. « Nous vivons un drame, une détresse. Il use de son influence pour ne pas se soumettre aux suggestions de l’inspecteur de travail », ont-ils conclu à ce propos. Depuis, aucune suite n’a été donnée. Les deux Togolais ne demandent qu’à retourner dans leur pays pour retrouver une vie normale.