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Journée du drapeau : À quand des sanctions contre ses souilleurs ?

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Comme chaque année, le Gabon a célébré la 16e édition de la Journée nationale du Drapeau, une commémoration instituée en 2009 par l’ancien président Ali Bongo Ondimba. Cette date marque l’adoption, en 1960, de la loi n°56/60 qui a défini l’emblème national comme un tricolore vert-jaune-bleu symbolisant les forêts luxuriantes, le soleil équatorial et l’océan Atlantique. 

Des cérémonies officielles ont eu lieu à travers le pays, avec des discours patriotiques et des formations pour les jeunes sur les valeurs de l’étendard. Pourtant, au milieu de ces festivités, une question lancinante persiste : à quand des sanctions fermes contre ceux qui souillent ce symbole sacré ? Le drapeau gabonais n’est pas qu’un bout de tissu ; il incarne l’unité, la souveraineté et l’histoire d’une nation indépendante depuis 1960. 

La sacralité du drapeau à l’épreuve des atteintes !

Au Gabon, il est à noter plusieurs actes de profanation. Érodant ce patrimoine. Récemment, des cas isolés ont été rapportés, comme des drapeaux mal entretenus ou utilisés de manière irrespectueuse lors de manifestations. En 2019, un jeune homme avait été incarcéré pour avoir chiffonné publiquement l’étendard, un geste perçu comme un outrage flagrant. Plus tôt, des entreprises comme la Gabonaise de Chimie ont été critiquées pour leur négligence envers le drapeau à Port-Gentil.

À cela s’ajoute la jeune femme qui a piétiné le drapeau gabonais pour une photo. Ces incidents, bien que sporadiques, soulignent un relâchement du respect civique, amplifié par les réseaux sociaux où des vidéos dégradantes circulent parfois sans conséquences. La législation gabonaise est pourtant claire sur ce point. Selon l’article 218 de la loi n°042/2018 du 5 juillet 2019 portant Code pénal, l’atteinte au symbole de la République expose à des sanctions graves.

« Quiconque a, par paroles, écrits, gestes ou de quelque autre manière, outragé le drapeau de la République Gabonaise […] est puni d’un emprisonnement d’un an au plus et d’une amende de 5.000.000 FCFA au plus, ou de l’une de ces deux peines seulement ». Cette disposition étend l’outrage à tout acte portant atteinte au respect, au prestige ou à l’usage des symboles nationaux, incluant l’hymne, le sceau et les armoiries. 

De la nécessité de protéger le drapeau !

Les peines encourues c’est-à-dire jusqu’à un an de prison et une amende substantielle, visent à dissuader, mais leur application reste trop rare. Il est impératif de sanctionner les auteurs de manière exemplaire. Dans un contexte de transition politique post-2023, où le patriotisme est invoqué pour reconstruire la nation, tolérer de tels actes équivaut à affaiblir l’État. Des poursuites systématiques, assorties de campagnes éducatives, pourraient restaurer la dignité du drapeau. 

Les autorités, les médias et la société civile doivent unir leurs forces : des amendes maximales pour les récidivistes, des peines de prison fermes pour les cas graves, et une sensibilisation accrue dès l’école. Seul un engagement ferme garantira que le vert-jaune-bleu flotte avec fierté, sans taches. Dans cette nouvelle République, respecter le drapeau n’est pas une option, mais un devoir. À quand les premières sanctions exemplaires pour réveiller les consciences ? Le Gabon mérite un étendard immaculé.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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