J.G Ntoutoume Ayi : « la dissolution d’un parti n’est pas une réponse démocratique »
La résolution sur la suspension des partis politiques suggérée lors du Dialogue national inclusif (DNI) n’aura vraisemblablement pas été du gout de certains acteurs politiques. C’est notamment le cas du vice-président de l’Union nationale et commissaire lors de ses assises, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi qui s’est insurgé contre cette résolution qui n’est pas pour rassurer quant à la volonté du Gabon de se mettre sur les rails de la démocratie.
Au cours de la grande plénière générale du samedi 27 avril dernier, la question de l’avenir des partis politiques a été inscrite dans le rapport sanctionnant les travaux du Dialogue national inclusif. Si la résolution annoncée par le président de la commission politique, le Pr. Noël Bertrand Boundzanga portant sur la suspension du Parti démocratique gabonais (PDG), qui a géré le pays pendant près de 50 ans avec des résultats pour le moins médiocres, a été largement bien accueillie, une autre résolution n’a pas manqué de susciter de vives réactions.
Une proposition de suspension des partis diversement appréciée
En effet, dans la foulée de la suspension de l’ancien parti au pouvoir et de l’inéligibilité de ces hauts cadres, la commission politique a également retenu la suspension de l’ensemble des partis politiques. Une suggestion qui sera débattue par la Constituante dès le mois de juin prochain, mais qui semble ne pas faire l’unanimité. Pour le vice-président de l’UN Jean Gaspard Ntoutoume Ayi cette proposition ne serait pas forcément une voie vers la démocratie.
« Il se trouve que je suis membre d’un parti politique qui a été dissous. À titre personnel, je ne suis pas forcément convaincu que la dissolution d’un parti politique soit une réponse démocratique quand on veut construire un pays », a relevé l’ancien candidat aux législatives dans le 2ème arrondissement de la commune d’Akanda. Une posture qui rejoint celle de nombreux acteurs politiques qui craignent un délitement du paysage politique et qui ne sera pas vue d’un bon œil par la communauté internationale.
D’ailleurs, au sujet de la suspension du Parti démocratique gabonais, s’il a dit comprendre les réjouissant enregistrées lors de l’annonce de cette proposition, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi a souligné, en tant que démocrate, que cette mesure ne pouvait par le réjouir, car touchant au cœur même des libertés fondamentales.