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Gabon : visa complexe, un doctorant quasiment privé de soutenance en France !

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À cinq jours de la date officielle de sa soutenance de thèse à l’Université Grenoble Alpes, un doctorant gabonais, Freddy Koula Moussavou, se trouve dans l’incertitude totale quant à sa présence en France, en raison d’un blocage administratif lié à la délivrance d’un visa “retour”.

Un parcours académique exemplaire entre la France et le Gabon

Freddy Koula Moussavou, passé par l’UOB, est doctorant en sciences de l’information et de la communication au sein du laboratoire GRESEC (Université Grenoble Alpes). Sa thèse, intitulée :

« Les enjeux économiques, sociaux et culturels liés au développement du football à la télévision : le cas de Canal+ au Gabon », porte sur l’impact de la médiatisation du football européen au Gabon, et a été saluée pour son originalité et sa richesse empirique par les rapporteurs.

Après plus de six années d’études en France (Paris puis Grenoble), il a fait le choix de rentrer s’installer durablement au Gabon avec sa famille, tout en poursuivant à distance la finalisation de son travail doctoral.

Sa soutenance de thèse est officiellement programmée le :
– Lundi 15 décembre 2025 à 14h00,
– à l’Université Grenoble Alpes, campus d’Échirolles (Amphi Albert Londres).

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Le jury est constitué, l’avis de soutenance a été diffusé, et l’université attend sa présence. Des démarches de visa conformes aux recommandations officielles Afin d’éviter tout blocage administratif, Freddy Koula Moussavou a suivi scrupuleusement toutes les étapes recommandées par les instances françaises : 1. Premier visa court séjour Sur recommandation de Campus France, il a d’abord sollicité un visa court séjour pour pouvoir se rendre en France dans le cadre de la soutenance et de ses démarches universitaires. 2. Changement de stratégie et dépôt d’un visa “retour” Suite aux échanges avec le Consulat de France à Libreville et conformément aux orientations de l’attaché de coopération universitaire de l’Ambassade de France au Gabon, il lui a ensuite été conseillé d’introduire une demande de visa long séjour “retour”, mieux adapté à sa situation d’ancien résident ayant effectué une grande partie de son cursus en France. 3. Dépôt de la demande de visa “retour” La demande a été déposée dans les délais au Consulat de France à Libreville, avec l’ensemble des pièces justificatives : – convocation à la soutenance,
– attestations de l’Université Grenoble Alpes et du GRESEC,
– justificatifs de son parcours universitaire et de résidence en France, – preuves de son retour et de son installation au Gabon. Le Consulat de France a indiqué que le dossier était soumis à l’avis de la Préfecture de l’Isère (Grenoble), territorialement compétente. 2
Un dossier bloqué entre préfecture et consulat à 5 jours de la soutenance À ce jour, et malgré plusieurs relances :
– la Préfecture de l’Isère n’a pas transmis sa réponse au consulat,
– le Consulat de France à Libreville ne peut donc pas finaliser l’instruction, – aucun visa ne lui a encore été délivré.
Cette situation place le doctorant dans une détresse réelle : « Plusieurs années de travail, de sacrifices et de coopération universitaire risquent d’être compromises par une lenteur administrative, alors que j’ai suivi à la lettre toutes les démarches recommandées par les autorités françaises », explique Freddy Koula Moussavou. Une situation symptomatique ? Durcissement migratoire ou discrimination silencieuse ? Ce blocage intervient dans un contexte de durcissement des politiques migratoires en Europe, qui affecte de plus en plus les étudiants et chercheurs étrangers, y compris ceux qui ont déjà séjourné légalement et qui reviennent simplement achever leur parcours. Freddy Koula Moussavou s’interroge : – s’agit-il d’une conséquence concrète de ce durcissement des lois sur l’immigration, – ou d’une forme de discrimination silencieuse à l’encontre d’un doctorant africain, quelques jours seulement après les discours officiels sur la coopération, la jeunesse et le savoir lors de la récente visite d’Emmanuel Macron au Gabon ? Dans les faits, c’est bien la capacité même d’un doctorant à soutenir sa thèse qui se trouve menacée, alors que l’institution universitaire française l’attend, que le jury est constitué, et que la soutenance est programmée. 3

Un appel aux autorités françaises et gabonaises

Freddy Koula Moussavou ne demande ni traitement de faveur, ni dérogation exceptionnelle, mais :

– l’application rapide et cohérente des procédures,

– et le respect de son droit académique à soutenir un travail déjà validé pour la soutenance par son université.

Il en appelle :
– à la Préfecture de l’Isère,
– au Consulat de France à Libreville,
– à l’Ambassade de France au Gabon,

– ainsi qu’aux autorités gabonaises compétentes (Ministère des Affaires étrangères, Ministère de l’Enseignement supérieur),pour qu’une solution soit trouvée avant le vendredi précédant la soutenance, afin qu’il puisse :

– se rendre en France,
– défendre sa thèse devant le jury,
– et revenir ensuite au Gabon où il réside et travaille désormais.

Contacts

Freddy Koula Moussavou, Doctorant en sciences de l’information et de la communication Université Grenoble Alpes – GRESEC

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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