Gabon : vers une exclusion des politiques au sein des commissions électorales
Retenue au nombre des recommandations du dialogue national inclusif, la modification du Code électoral emporte plusieurs amendements qui ont étrangement déjà fait l’objet d’un projet de loi. On peut y cerner une reconfiguration peu orthodoxe notamment aux articles 18 et suivants qui consacrent l’exclusion des représentants des partis politiques dans les commissions électorales locales.
Alors que les acteurs présents au dialogue national inclusif se disent engagés à paramétrer un schéma directeur nouveau pour le bon fonctionnement du pays, la question de la révision du Code électoral est revenue avec acuité. Entre débats et autres échanges sur la question, il semble qu’il a été acté de définir un nouvel ordonnancement qui repositionne le ministère de l’Intérieur comme patron des joutes électorales de tous genres.
L’État met hors de course les acteurs politiques
Si dans la loi électorale en vigueur modifiée par l’ordonnance n°002/2005/PR du 11 août 2005, l’article 18 énonce les missions et les prérogatives des commissions électorales qu’elles soient provinciales, départementales, communales, consulaire, la nouvelle écriture de la loi issue du projet de loi portant modification dudit Code pose les jalons de la gestion rétrograde de la question susmentionnée. Puisque sans raison apparente aucune, les acteurs des joutes ne devraient plus être des acteurs directs.
À ce propos, l’article 18 nouveau dispose que « les commissions électorales locales se composent des acteurs institutionnels et des ministères techniques ». Non sans manquer de préciser que « leur nombre est fixé par voie réglementaire ». Une atteinte flagrante au droit de représentation qui est reconnu aux candidats. Une monture qui aurait été rejetée par les parlementaires qui ne s’y retrouvent pas et qui craignent le cautionnement d’une forfaiture démocratique en gestation.