Gabon : vers la suspension de la révision de la liste électorale
Lancée le 9 mai dernier, la révision de la liste électorale s’effectuait au mépris du droit de vote reconnu aux détenus. Désireux de mettre un terme à cette injustice, l’ONG Femme lève-Toi a saisi la Cour constitutionnelle le mercredi 31 mai dernier. Une requête qui a pour effet la suspension immédiate de ladite opération conformément à l’article 85 de la loi fondamentale.
Alors qu’on s’achemine tendrement vers la fin de la révision de la liste électorale prévue pour une durée de 30 jours, cette opération pourrait connaître un revirement inattendu. En effet, la Cour constitutionnelle pourrait suspendre ce processus indispensable à la tenue des élections. Et pour cause, l’ONG Femme lève-toi a introduit une requête visant à mettre en exergue l’atteinte au droit des détenus.
Proroger la durée de révision de la liste électorale pour rendre justice aux détenus ?
La présidente de cette plateforme de la société civile dénonce un 2 poids 2 mesures.Jeanne Clarisse Dibala soutient que l’arrêté 0025/MI du 8 mai 2023 fixant la période de la révision de la liste électorale porte atteinte à une frange de la population. En l’occurrence les personnes privées de liberté mais jouissant de leurs droits politiques.
Par ailleurs, en phase avec « la lutte contre toutes formes de discrimination et le soutien des personnes vulnérables », l’ONG Femme lève-toi sollicite la prorogation de la durée de la révision de la liste électorale. Laquelle emporte les opérations d’ajout, de radiation et de changement de centres de vote. S’appuyant sur le préjudice subi par les détenus, la Cour constitutionnelle pourrait étendre l’opération au 23 juin.
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Pour l’heure Marie-Madeleine Mbourantsuo et l’ensemble des juges constitutionnels ne se sont pas encore prononcés. Toutefois, la teneur des arguments brandis par Jeanne Clarisse Dibala a de fortes chances d’aboutir à une suspension de l’opération. La reprise éventuelle emporterait la prorogation des délais sous quinzaine.