Gabon : une personne sur 5 est sous alimentée, selon la Banque mondiale

La dépendance alimentaire du Gabon vis-à-vis de l’étranger engendre non seulement des coûts financiers élevés pour l’État, mais également des conséquences sanitaires préoccupantes. Selon la dernière note de conjoncture économique publiée en juin 2025, la Banque mondiale estime qu’un gabonais sur cinq est sous-alimenté. Une situation alarmante qui s’explique en grande partie par le décalage croissant entre une démographie en forte expansion et une production domestique insuffisante.
L’institution internationale souligne que cette vulnérabilité est amplifiée par la cherté de la vie et par une dépendance quasi structurelle aux importations alimentaires. Le pays enregistre des rendements agricoles parmi les plus faibles du Bassin du Congo. En 2023, la production de bananes s’est limitée à 7,8 kilogrammes par hectare, soit environ la moitié de la moyenne enregistrée en Afrique subsaharienne. Cet écart illustre l’ampleur du défi à relever pour garantir la sécurité alimentaire des populations.
Améliorer la productivité agricole, un impératif national
Pour la Banque mondiale, ces faibles performances agricoles trouvent leur origine dans plusieurs facteurs : une gestion inadéquate des sols, le manque d’utilisation d’engrais adaptés et le choix de cultures peu appropriées aux conditions locales. Dans ses recommandations, l’institution invite le Gabon à se concentrer sur l’amélioration de la productivité plutôt que sur l’augmentation brute des surfaces cultivées. « L’amélioration de la productivité agricole peut aider les pays à obtenir plus de nourriture avec les terres disponibles, tout en préservant les forêts », précise-t-elle, tout en insistant sur la nécessité de concilier production et durabilité environnementale.
Conscient de cette vulnérabilité alimentaire, le premier gouvernement de la Vᵉ République a initié une politique de relocalisation de la production. Parmi les mesures engagées figurent la relance des fermes bovines, le développement de la filière halieutique et l’annonce d’une interdiction d’importer du poulet de chair d’ici 2027. Autant d’initiatives qui visent à réduire la dépendance aux importations et à renforcer la souveraineté alimentaire nationale. Si elles sont efficacement mises en œuvre, ces réformes pourraient contribuer à améliorer la sécurité alimentaire, et soutenir une croissance inclusive et durable pour les populations.
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