Gabon : un pont à bascule bientôt en service à Essassa pour accroître les revenus de l’ARTF
L’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF) a tenu, le 28 octobre dernier, un Conseil de régulation marqué par de vives critiques à l’encontre de son Secrétaire exécutif, Dr. Adrien Moukabi. Accusé par le président du Conseil, François Banga Ebomi, de gestion opaque et de recrutements jugés excessifs, le dirigeant de l’ARTF a tenu à apporter des précisions dès le lendemain dans une interview accordée à Gabon Media Time. Il a réfuté les chiffres avancés, affirmant que seulement 13 recrutements avaient été effectués depuis sa prise de fonction en décembre 2024, dans le cadre du renforcement des effectifs nécessaires à la mise en service du pont à bascule d’Essassa.
Selon le Secrétaire exécutif, ces recrutements s’inscrivent dans une logique de préparation opérationnelle de cet équipement stratégique. En rappelant le rôle de l’ARTF comme régulateur et garant du bon fonctionnement du transport ferroviaire, Adrien Moukabi a insisté sur la nécessité de doter la structure d’outils modernes pour renforcer sa performance financière et technique. Le pont à bascule, dont la mise en service est imminente, constitue une étape clé dans ce processus. Il permettra, selon lui, à l’Autorité de disposer d’un système autonome de pesée pour le contrôle des charges des wagons et camions ferroviaires, améliorant ainsi la traçabilité des opérations et la sécurisation des recettes de régulation.
Vers des contrôles 24h/24 et une meilleure autonomie financière
L’installation d’un tel dispositif vise à compenser la non-fonctionnalité du pont à bascule de la Setrag, principale source de pertes de recettes pour l’ARTF. Pour assurer un fonctionnement continu, 13 nouveaux agents ont donc été recrutés afin de garantir une exploitation en continu, 24 heures sur 24, sur le site d’Essassa. Ces collaborateurs viendront épauler le personnel déjà en poste à Owendo et Franceville, permettant d’assurer la surveillance, le contrôle et la sécurité des opérations de pesée. À terme, ce projet devrait non seulement renforcer la capacité de contrôle de l’Autorité, mais aussi contribuer à diversifier ses revenus, encore limités aux subventions de l’État et aux redevances de concession du Transgabonais.
Quant aux critiques portant sur sa gestion ou son absence au dernier Conseil de régulation, Adrien Moukabi a tenu à s’expliquer. Il participait ce jour-là à une audition budgétaire à l’Assemblée nationale consacrée à la présentation des prévisions financières de l’ARTF pour 2026. Il a par ailleurs annoncé qu’il sera présent au prochain Conseil, prévu cette semaine, où il entend défendre son bilan financier et opérationnel devant les administrateurs. Un rendez-vous crucial pour un dirigeant qui, malgré les polémiques, entend démontrer que son action s’inscrit dans une dynamique de modernisation et d’efficacité au service du transport ferroviaire gabonais.










GMT TV