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Gabon : un nouvel emprunt de 98,4 milliards FCFA pour le PUDC

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Le gouvernement gabonais vient d’annoncer un projet d’ordonnance autorisant l’État à contracter un emprunt de 98,393 milliards de FCFA auprès de Cargill Financial Services International, Inc., afin de financer le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC). Ce programme, qui vise à réduire les inégalités sociales et à améliorer les infrastructures de base, suscite à la fois de l’espoir et des interrogations. En effet, cette initiative rappelle l’échec du Fonds d’Initiatives Départementales (FID), lancé sous Ali Bongo, qui avait une vocation similaire mais n’a pas tenu ses promesses. 

Alors que la dette publique du Gabon continue de croître, cette nouvelle stratégie de financement soulève des questions sur son efficacité et sa durabilité. Si le PUDC s’inscrit dans une logique de développement local, avec pour objectifs principaux, la construction d’infrastructures de base (routes, écoles, centres de santé), l’amélioration de l’accès aux services essentiels (eau, électricité) et le soutien aux activités génératrices de revenus, la question de son financement restait en suspens. 

A l’issue du conseil des ministres de ce mercredi 22 janvier 2025, un élément de réponse a été apporté. Cependant, ce programme n’est pas sans rappeler le Fonds d’Initiatives Départementales (FID), lancé sous l’ère Ali Bongo. Le FID devait moderniser les départements gabonais et réduire les disparités régionales. Malheureusement, ce projet a été marqué par des retards et un manque de résultats concrets, laissant un goût d’inachevé et une méfiance accrue envers les grands projets de développement.

Un projet ambitieux mais coûteux 

Comparé à des initiatives similaires en Afrique, le PUDC semble certes ambitieux mais coûteux. Par exemple, le Programme de Développement Communautaire (PDC) au Sénégal a permis de réaliser des infrastructures rurales tout en impliquant les communautés locales, et n’a coûté que 60 milliards de FCFA. Bien que moins coûteux que le PUDC, il a rapidement montré des résultats tangibles, ce qui soulève des questions sur l’optimisation des ressources dans notre pays, surtout quand on sait que plus de 350 milliards de FCFA seront dépensés rien que cette année en biens et services.


Par ailleurs, l’emprunt annoncé de 98,4 milliards de FCFA pour financer le PUDC intervient alors que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) doit accorder au Gabon un financement de 117 milliards de FCFA pour ce Programme et dans un contexte où la dette publique gabonaise est déjà élevée, représentant plus de 74 % du PIB en 2024. Alors que le pays cherche à relancer son économie, cet endettement supplémentaire pourrait peser sur les finances publiques. Avec une élection présidentielle anticipée dont on ignore encore le coût, difficile de ne pas faire de corrélation ne serait-ce qu’en termes de timing.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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