Gabon: SOS prisonnier dénonce le décès d’un détenu après des actes de torture
C’est dans l’optique d’attirer l’attention des plus hautes autorités de la République sur la condition des détenus que l’Association Sos Prisonniers, a par le biais d’un post Facebook le jeudi 21 octobre 2021 tenu à interpeller les plus hautes autorités gouvernementales. Ainsi, le responsable de cette association Lionel Ella Engonga a fustigé le traitement qui aurait été infligé à Glokpon Thomas à la prison centrale de Libreville et qui aurait entraîné sa mort.
Alors que le ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Chargé des Droits de l’Homme, Erlyne Antonela Ndembet Damas est à pied d’œuvre concernant la réinsertion et le traitement des détenus, il semble que son action ne semble pas toucher les membres de son administration. Pour preuve, le décès d’un prisonnier le vendredi 8 octobre dernier à la prison centrale de Libreville. Un drame qui serait survenu suite à des actes de torture selon Lionel Ella Engonga, responsable de l’association SOS prisonniers.
Accusé par les agents de la sécurité pénitentiaire d’avoir dissimulé du chanvre indien au sein de l’établissement carcéral, Glokpon Thomas, âgé de 54 ans et incarcéré depuis 2007 aurait été passé au « pont », une des punitions utilisées par les gardiens dans ce genre de cas. De plus, révèle l’association présidée par Lionel Ella Engonga, le défunt aurait également reçu « des coups de manches à pelle et des coups de câbles électriques ».
« Après avoir passé plusieurs jours en isolement, dans des conditions inhumaines, et sans soins médicaux, Thomas Glokpon en est sorti, visiblement, très amorphe. A ce moment, il n’a pas non plus vu de médecin. Le vendredi 8 octobre, il s’est réveillé très tôt, comme à ses habitudes, pour aller faire sa toilette. Et c’est en traversant la cour du 2eme quartier qu’il s’est écroulé, perdant connaissance. Aussitôt les responsables du quartier (2eme) ont signalé l’urgence. C’est ainsi que M. Glokpon est sorti du quartier pour la salle de soin intérieure, en attendant la montée du médecin ou des infirmiers. Mais, trop tard, il avait déjà rendu l’âme » peut-on lire dans le communiqué de SOS prisonniers.
Concluant son adresse aux autorités gouvernementales, le président de SOS prisonniers a indiqué qu’une procédure visant à faire la lumière sur cette affaire était en cours. « SOS Prisonniers Gabon a donc déjà saisi la Ministre de la Justice, et va saisir la Commission nationale des droits de l’homme pour demander l’ouverture d’une enquête indépendante sur les auteurs de la torture, et les circonstances réelles de la mort de Thomas Glokpon. », a conclu Lionel Ella Engonga. Gageons que cette interpellation saura être entendue pour le bien de tous afin que la vérité triomphe.