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Gabon : risques d’impayés des entreprises, la Coface avait-elle vu juste ?

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De l’omniprésence de l’octogénaire Pierre Duro dans l’ombre du président de la transition, au timide règlement de la dette en passant par le bilan des dépenses extrabudgétaires qui devrait être lourd de conséquences sur les finances publiques, le climat des affaires au Gabon devrait se dégrader un peu plus dans les mois à venir. Le frein à main levé par le fonds de garantie tchèque Exportní Garancní a Pojisťovací Spolecnost (Egap), censé financer le projet de rénovation des aéroports porté le duo Transcon-Koma Modular, confirme d’ailleurs ces risques d’impayés qui avaient déjà été mis en avant par la Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur (Coface). 

Lorsqu’elle évoquait il y a quelques années la crise latente qui sommeillait au Gabon avec un fort risque d’embrasement, la Compagnie Française d’Assurance pour le Commerce Extérieur (Coface) ne croyait pas si bien dire. D’ailleurs le coup d’Etat du 30 août 2023 l’a bien confirmé des années plus tard. Aujourd’hui en parlant du Gabon, elle évoque des risques d’impayés d’entreprises. A travers sa dernière expertise macroéconomique en matière d’appréciation des risques pays, d’appréhension de l’environnement des affaires, la Compagnie française a présenté une situation du Gabon loin d’être optimale. 

Entre opacité financière, vulnérabilité politico-économique, infrastructures limitées, et environnement des affaires toujours dépourvu de réformes suffisamment porteuses, les risques d’impayés d’entreprises sont toujours aussi élevés. Ce n’est pas le recul du fonds de garantie tchèque Exportní Garancní a Pojisťovací Spolecnost (Egap), censé financer le projet de rénovation des aéroports porté le duo Transcon-Koma Modular, ou l’omniprésence de Pierre Duro dans le cercle restreint du général-président qui fera penser le contraire. 

FMI, Fitch, Moody’s, Coface, tout le monde s’accorde sur la situation délicate du pays 

Des administrateurs du FMI qui ont évoqué une situation presque alarmante avec de nouvelles dérives budgétaires, qui nécessitent des mesures fortes et vigoureuses dans l’immédiat, aux agences de notation Fitch et Moody’s qui ont respectivement affublé le pays d’une note de crédit long terme de CCC+ et Caa2, reflétant un risque majeur et une notation hautement volatile, à la Coface qui met en doute la capacité du pays à honorer ses engagements, la situation semble délicate, même si le gouvernement semble refuser de l’accepter.

 
L’absence de loi de finances rectificative (LFR) alors qu’on est à quelques jours du mois de septembre et à un peu plus de 3 mois du vote de la loi de finances initiale (LFI) 2025, confirme ces latences. Le bilan qui devra être fait des nombreuses dépenses extrabudgétaires du président de la transition sous fond de populisme Omarien, alors que le pays a besoin de repartir sur de nouvelles bases qui priorisent les dépenses en fonction de leur importance, fait partie de ces carences héritées de l’ancien régime et qui semblent entretenues par le nouveau. En définitive, en évoquant les risques d’impayés, la Coface avait semble-t-il vu juste.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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