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Gabon: quid de l’organisation d’un festival du film?

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Il n’est un secret pour personne que le cinéma africain s’est octroyé depuis plusieurs années une place importante dans le monde. Si le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) semble être l’événement incontournable du continent, force est de constater que malheureusement, du côté du Gabon, aucune cérémonie n’est organisée pour récompenser le 7ème art.

Laissés pour compte par l’État qui ne semble pas faire de l’art un vecteur de développement, les acteurs culturels gabonais semblent résolus à se tourner vers les évènements organisés par d’autres pays pour valoriser leur art. En effet, ces cérémonies à l’exemple du Fespaco à Ouagadougou ou du Festival Écrans noirs au Cameroun, sont devenus l’un des seuls moyens pour bon nombre des professionnels du 7ème art de se valoriser. 

Le ministre de la Culture et des Arts, le Pr. Patrick Mouguiama Daouda, lors de son allocution du lundi 20 juin 2022, avait émis le vœu des plus hautes autorités d’accompagner les acteurs de ces secteurs dans l’exercice de leurs différentes activités. « Nous nous sommes engagés à mettre à la disposition des artistes des espaces conséquents et des programmes ambitieux et originaux afin de les accompagner dans la pratique de leurs arts », avait-il déclaré. Pourtant, la promesse semble avoir été reléguée aux calendes grecques au profit de la seule « Nuit des talents » dans laquelle seuls quelques artistes sont concernés.

Pourtant, l’Etat n’a jamais cessé de définir la Culture comme le socle du développement d’une Nation, « ce que sa population a en partage. Ce qui nous reste lorsque nous n’avons plus rien ». Mais entre les discours et les actes concrets, le fossé demeure bien trop grand et le constat est amer. Le 7ème art semble avoir été mis aux oubliettes. L’absence d’une réelle politique d’accompagnement ou de la reconnaissance du statut d’artiste et la mise en place des droits d’auteur fait défaut. Conséquence, les acteurs ne parviennent toujours pas à profiter du fruit de leur art ni à être récompensés à leur juste valeur. 

Malgré un budget de plus de 8,5 milliards en 2022 pour le ministère de la Culture et des Arts, la situation ne semble pas s’améliorer et les acteurs culturels ne semblent toujours pas mieux lotis. Pour l’heure, ces professionnels  sont clochardisés par le Pr. Patrick Mouguiama Daouda et son ministre délégué, Max Samuel Oboumadjogo. Quand on sait que chaque année des montants colossaux sont mis à disposition, on s’interroge sur l’utilisation qui en est faite si les principaux opérateurs économiques du secteur n’en bénéficient pas.

Esther Kengue

Diplômée en Communication des organisations, l'écriture est une vocation que je mets au quotidien au profit de la rédaction de Gabon Media Time pour servir mon pays.

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