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Gabon : quand le Grand Rendez-vous de la jeunesse se transforme en meeting à la gloire du président

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C’est sous le thème « L’apport et l’impact de la jeunesse unifiée dans le processus de la transition : enjeux et perspectives », que s’est ouvert ce 27 mars au Palais des sports « Le Grand Rendez-vous de la jeunesse gabonaise ». Un événement qui tout logiquement était censé proposer aux jeunes une plateforme d’échanges sur des sujets cruciaux en lien avec leur avenir, mais qui malheureusement s’est transformé en un instant de glorification du président de la Transition le Général Brice Clotaire Oligui Nguema.

Décidément, malgré les coups de bâton, le chien ne changera jamais sa manière de s’asseoir. Ce proverbe africain sied bien au comportement adopté depuis des années par certaines personnalités se présentant comme leaders de la jeunesse. La preuve encore ce 27 mars 2024 lors de la tenue du « Grand Rendez-vous de la Jeunesse » qui, à la surprise générale, avait des allures d’un meeting digne du Parti démocratique gabonais (PDG). 

Des assises aux allures de meeting politique 

Agitation de foulards, têtes coiffées de casquettes blanches, arborant des T-shirts blancs et posters géants à l’effigie du président de la Transition. La cérémonie d’ouverture de ce rendez-vous de la jeunesse était loin d’être à la hauteur des enjeux du moment. En effet, alors que le CTRI a récemment mis en garde certains compatriotes qui instrumentalisent l’image du chef de l’Etat à des fins politiques, il convient de s’interroger sur l’opportunité d’une telle mise en scène, dans un cadre de réflexion intellectuel et culturel, crucial pour cette jeunesse. 

Le comble de cet instant d’infamie aura été atteint au moment des animations. En effet, c’est au rythme d’une musique manifestant le « soutien au djadji Oligui Nguema », dédicaçant « Hercule Nze Souala » et autres acteurs de la vie publique, et faisant l’apologie des réalisations du CTRI, que le public a été tenu en haleine entre deux discours. Toute chose qui rappelle l’abrutissement des masses de l’ère PDG, que tout le monde consent pourtant à dénoncer aujourd’hui. 

Si la culture est un repère essentiel pour cette jeunesse en manque de perspectives et longtemps abusée par un régime ayant érigé la déification en modèle de gouvernance, peut-être faudrait-il qu’elle soit utilisée, dans ces moments cruciaux pour l’avenir du Gabon, comme un outil d’émancipation au service de la lutte contre les inégalités, l’exclusion sociale, le chômage endémique, l’oisiveté et autres mots qui minent le quotidien des jeunes.  

Notons que cet événement soutenu par le ministère de la Culture, de la jeunesse et des sports et auréolé par la participation du vice-président de la République et de plusieurs membres du gouvernement devait porter sur des réflexions en lien avec la situation socio-politique et économique du Gabon, en plus de traiter des questions liées à l’emploi et à l’entrepreneuriat. Sauf que cette rencontre s’est muée en un soliloque de quelques individus, qui avaient déjà conçu à l’avance un rapport de ces assises, le reste n’étant que du folklore.

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