Gabon : promis pour avril 2025, le Port de Ndjolé toujours en attente de livraison

Annoncé comme l’un des projets phares de la relance économique post-transition, le port fluvial de Ndjolé accuse aujourd’hui un retard préoccupant. Lancés avec éclat le 21 juin 2024 par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, les travaux de cette infrastructure stratégique devaient s’achever en avril 2025. Mais à l’approche de la mi-juin, aucun signe de livraison ne se profile. Ce chantier, censé incarner le dynamisme économique de cette partie du pays, peine à tenir ses promesses. Une situation qui révèle des carences notables dans la gestion des délais et la transparence du suivi des travaux.
Le 14 septembre 2024, lors d’une conférence de presse, neuf membres du gouvernement, dont le ministre des Mines Gilles Nembe, avaient réaffirmé l’engagement de livrer ce port fluvial en avril 2025. Le port devait jouer un rôle de premier plan dans le transport des ressources minières extraites à l’intérieur du pays, notamment dans le cadre des protocoles signés avec la Chine pour un financement concessif de 360 millions de dollars lors du Forum du la coopération sino-africaine.
Un projet stratégique, mais enlisé dans les lenteurs administratives
Ce projet n’est pas anodin, il constitue un maillon essentiel de la stratégie de valorisation du secteur minier du pays. L’ambition gouvernementale affichée est claire, faire du Gabon un acteur majeur de la transformation locale de 35 % du minerai à faible teneur. Mais une telle ambition ne peut être concrétisée sans une logistique adaptée. Le port de Ndjolé, situé au cœur du dispositif, devait permettre l’acheminement rapide et fluide de ces stocks vers les zones industrielles ou d’exportation. À ce jour, l’absence de visibilité sur la date effective de mise en service compromet les ambitions, la crédibilité du gouvernement et engage la parole du chef de l’Etat.
Lors de son passage à l’émission Le Point gouvernemental sur Gabon1ère, le 27 mars 2025, le ministre des Mines Gilles Nembe avait reconnu le retard dans la livraison, tout en restant flou sur un nouveau calendrier. Ce manque de clarté alimente les spéculations sur d’éventuels blocages techniques, financiers ou administratifs. Plus inquiétant encore, aucun rapport d’étape n’a été rendu public depuis la pose de la première pierre, laissant les citoyens et les investisseurs dans l’expectative. À l’heure où le Gabon mise sur une gouvernance plus rigoureuse et des infrastructures de qualité pour asseoir son développement, ce projet inachevé envoie un signal contradictoire.
GMT TV