Gabon : près de 30 milliards de FCFA prévus pour les collectivités locales en 2024
Bien que censées concourir « avec l’État au développement économique, culturel, scientifique et sanitaire, mais également à l’administration, à l’aménagement du territoire, à la protection de l’environnement et à l’amélioration du cadre de vie », les collectivités locales restent encore loin de ces préoccupations. Pour tenter d’y remédier, les autorités de la transition envisagent de renforcer leurs budgets le faisant ainsi passer de 26,4 milliards de FCFA en 2023 à près de 30 milliards de FCFA en 2024. Une hausse de plus 10% qui s’inscrit dans la logique du moment.
C’est ce qui ressort du projet de loi de finances 2024. Avec un budget établi à plus de 4162 milliards de FCFA, l’Etat gabonais entend investir dans tous les pans de la société. De l’éducation à la santé en passant par les transports et le développement des collectivités locales, le CTRI et son gouvernement entendent opérer une transition sans précédent. Concernant les collectivités locales, celles-ci devraient ainsi pouvoir compter sur une enveloppe de plus de 29,3 milliards de FCFA en 2024, en hausse de plus de 10% en glissement annuel.
En effet, issue des recettes tirées entre autres des impôts sur le revenu des personnes physiques (IRPP) pour un montant de 2,03 milliards de FCFA, de la péréquation des collectivités pour 369,3 millions de FCFA, des acomptes versés par les salariés pour un montant de 2,3 milliards de FCFA, mais également de la taxe sur les carburants, des patentes, des licences et de la contribution Foncière Unique qui devraient représenter un montant cumulé de plus de 19 milliards de FCFA, cette enveloppe devrait être réparti entre l’ensemble des collectivités locales que compte le pays.
Une enveloppe qui devrait servir à financer leurs charges
Affectée « au financement de l’ensemble de leurs charges » comme indiqué dans le projet de loi de finances 2024, ces 29,3 milliards de FCFA ne devraient cependant pas être en mesure de financer le développement économique, culturel, scientifique et sanitaire de l’hinterland, tant les dépenses de fonctionnement de l’Etat engloutissent la quasi totalité de ces fonds. Toute chose qui devrait amener à une réflexion approfondie sur la manière dont sont effectuées les dépenses et surtout leur hiérarchisation, dans un contexte qui nécessite un réel changement de paradigme.